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Mercredi des Cendres, homélie du P. Abbé Vladimir

 

Chers Frères et Sœurs,

En ce jour où nous commençons notre chemin vers Pâques, ouvrons l’oreille de notre cœur et nous pourrons  entendre le vacarme des armes et la violence de la guerre. Et de cette violence, il ne peut jamais sortir aucun vainqueur. Comme l’a dit le Pape François en nous invitant à jeuner et à prier pour la paix en ce jour : « Celui qui fait la guerre, qui provoque la guerre, oublie l’humanité. Il ne part pas des gens, ne regarde pas la vie concrète des personnes, mais place devant tout ses intérêts partisans et de pouvoir. Il se confie à la logique diabolique et perverse des armes, qui est la plus éloignée de la volonté de Dieu. Et il s’éloigne des gens ordinaires, qui veulent la paix; et qui, dans tout conflit, sont les véritables victimes, qui paient en personne les folies de la guerre ».

Mais pourquoi prier pour la paix sinon parce qu’elle est à la fois ce que nous désirons et ce qui est pour chacun d’entre nous si difficile à atteindre. Comment prier pour la paix sinon en reconnaissant humblement en paroles et en actes notre besoin de conversion. Car la violence et le vacarme des passions sont aussi dans nos cœurs et pour poursuivre la paix et la rechercher comme nous y invite la Règle de saint Benoit en reprenant le psaume, nous devons combattre et c’est comme une guerre à l’intérieur de nous-mêmes. Et si la guerre où les hommes s’affrontent n’a jamais de vainqueur, nous savons que dans le combat spirituel quotidien contre la violence qui est le notre et que le carême vient nous rappeler, nous remportons la victoire avec le Christ. « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions juste de la justice même de Dieu ».

Dans le secret, en ce moment favorable menons le bon combat qui est celui de la paix, pour la recevoir comme le Christ la donne. Et dans ce combat du carême où ne faisons que nous ouvrir au don de Dieu, sa grâce nous fait parcourir différents degrés. Il nous faut recevoir la paix qui vient du Christ comme un don pour être pacifiés et paisibles et le paisible s’efforce de faire le bien et rend le bien pour le bien. Puis, d’une certaine manière contre nous-mêmes ou plutôt contre notre égoïsme, il nous faut conserver cette paix ce qui fait de nous des patients et le patient ne rend pas le mal pour le mal mais supporte avec courage. Finalement nous gravirons le dernier degré de la paix deviendrons pacifiques et artisans de paix et le pacifique rend le bien pour le mal à l’image du Sauveur qui priait pour ceux qui le condamnaient. Nous pourrons alors chanter : « HEUREUX LES ARTISANS DE PAIX »

Prions donc pour la paix, Prions pour ceux qui font la guerre afin que le seigneur touche leurs cœurs et qu’ils se convertissent comme nous devons nous aussi le faire. Et pour accueillir cette paix dans tous ces degrés, prions les uns pour les autres, apprenons à nous accueillir les uns les autres, à nous accueillir nous même afin que nos cœurs s’ouvrent et se laissent transformés.