2ème dimanche de l'Avent-A, homélie du P. Abbé Vladimir
Chers Frères et Sœurs,
« En ces jours-là », ces quelques mots sont comme le refrain non seulement du psaume que nous avons chanté mais de toutes les lectures de ce jour.
« En ces jours-là paraît Jean le Baptiste ». Cette expression qui revient si souvent dans l’Écriture ne nous renvoie pas au passé mais bien au présent et au futur. En ces jours-là, Voici le moment dit aussi la Bible. Et c’est dans ce moment à la fois présent et à venir, parce qu’il nous relie à Dieu en qui il n’y a ni commencement ni fin, que retentit l’appel à la conversion et l’annonce de la venue du Royaume. Jean l’annonce et celui qui vient derrière lui le manifeste et le rend présent. Voici le moment. Jean paraît encore aujourd’hui pour appeler à la conversion et nous sommes invités à faire nôtre cet appel. C’est pourtant le Royaume qui vient en premier puisqu’il est un don de Dieu et non quelque chose qui dépendrai de nos capacités à le réaliser. Mais ce qui vient en premier, il faut sans cesse se préparer à l’accueillir dans sa propre vie et c’est ce que Jean manifeste. Ce mouvement, c’est toute la dynamique de l’Avent que l’Église nous donne de vivre tous les ans. Le Christ est déjà venu et pourtant nous nous préparons, nous nous convertissons pour l’accueillir. « En ces jours-là fleurira la justice » comme le chante le psaume.
Convertissons-nous, préparons le chemin du Seigneur. Ce serait pourtant une erreur que de penser que cette préparation n’est pas aussi un don de Celui dont provient toute miséricorde. Et c’est bien pour cette raison que l’Évangile de Marc met sur les lèvres de Jésus presque la même expression, mais dans un ordre inverse : « Le temps est accompli et le Royaume de Dieu s’est approché, convertissez-vous et croyez à l’Évangile ».
Convertissons nous. Jean le Baptiste qui est pour nous une image de la vie monastique nous montre par son ascèse comment faire grandir en nous ce désir du Verbe dont parle si souvent saint Bernard. Il y a en chacun de nous comme un double mouvement, les envies qui sont miennes et qui mènent à la guerre, la violence et le jalousie, et le désir du Christ que Dieu a mis en moi et qui me pousse à le chercher puisque notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose pas en lui.
Comment échapper à la colère de Dieu, ce jour annoncé par le prophète Sophonie, jour de la colère, jour de justice et jour pour rechercher l’humilité sinon en nous laissant enflammer par le désir du Christ que l’Esprit a mis en nous afin que toutes nos envies soient comme consumés. C’est cela le baptême d’Esprit Saint et de feu dont parle Jean. « En ces jours-là fleurira la justice ».
Seigneur, toi qui a mis dans mon cœur le désir de te chercher sans fin, brûle mes envies au feu de ton amour et remplis moi de ta douceur pour que je chante ta louange.