Fête du baptême du Christ, homélie du P. Abbé Vladimir
Chers Frères et Sœurs,
Le baptême du Christ au Jourdain a une place spéciale dans l’Évangile de Marc. Si Mathieu et Luc que nous avons écouté pendant le temps de Noël nous racontent, chacun d’une manière qui lui est propre, comment Jésus, né à Bethleem, est manifesté aux bergers et aux mages comme Christ, Sauveur, Roi, Fils et Seigneur, si Jean nous dit que le Verbe s’est fait chair et que nous avons vu sa gloire, pour Marc, la manifestation, la révélation de Jésus de Nazareth en Galilée a lieu lorsqu’il est baptisé par Jean dans le Jourdain. Jean affirme de Celui qui est plus fort que lui : « je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales ». Au Jourdain, dans le désert, Celui qui est le plus fort se fait baptiser par Jean. Il manifeste ainsi la profondeur de son humilité. Descendant dans le Jourdain, Jésus rend visible à nos yeux « qu’ayant la condition de Dieu, il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. ». Voici la Bonne Nouvelle que nous célébrons aujourd’hui.
Et remontant de l’eau, Jésus vit les cieux se déchirer. Le Sauveur accomplit les Écritures. Il est Celui qu’annonçait Isaïe : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit. », Celui que chantaient les psaumes : « Tu es mon Fils ; moi, aujourd’hui je t’ai engendré ». Mais déchirant les cieux, il fait toutes choses nouvelles, il unit le ciel et la terre, il est l’Unique. La voix du Père se fait entendre et l’Esprit descend comme une colombe. « Au commencement, le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut ». Jésus qui a été baptisé est aussi le tout autre, le commencement de la création nouvelle. C’est dans réalité de notre chair que le Fils unique est apparu et la nature humaine en est renouvelée, radicalement, totalement.
Jésus de Nazareth est baptisé dans le Jourdain. Il annonce ainsi le baptême dans l’Esprit Saint par qui nous sommes devenus des fils adoptifs. Et ce n’est pas sans signification que la colombe soit un symbole de paix. L’alliance entre Dieu et tout vivant annoncé par la colombe que Noé vit revenir portant dans son bec un rameau d’olivier est porté à son accomplissement au Jourdain, dans le désert. Nous souvenant du Jourdain, en descendant par l’humilité, comme des fils et donc des frères, engageons nous pour la paix.