Dix-septième dimanche du Temps Ordinaire – A , homélie de frère Bartomeu
Chers frères et sœurs, depuis quelques dimanches, et pendant treize semaines, nous sommes en train d’entendre, un dimanche après l’autre, la lecture de la lettre de saint Paul aux Romains. Lettre longue et très importante, qui demande beaucoup d’attention. Et, pour nous y aider, les fragments lus chaque fois sont courts.
Dans la page qui nous a été lue aujourd’hui – juste trois versets – l’apôtre nous disait : « Dieu nous a destinés d’avance à être configurés à l’image de son Fils, pour que ce Fils soit le premier-né d’une multitude de frères. »
Voyons en premier lieu que veut dire que le Fils de Dieu soit « le premier-né d’une multitude de frères » ? Cinq fois dans le Nouveau Testament Jésus-Christ est dit « premier-né ».
D’abord, dans la lettre aux Colossiens, nous lisons : « Il est l’image du Dieu invisible, le premier-né, avant toute créature. » (Colossiens 1,15) C’est ce que, dans quelques instants, nous proclamerons avec les paroles de la profession de foi : …Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles… Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait.
Mais tout de suite après cela l’apôtre l’appelle « le premier-né d’entre les morts ». Il écrit : « Il est la tête du corps, la tête de l’Église : c’est lui le commencement, le premier-né d’entre les morts. » (Colossiens 1,18) Lui qui est « le commencement » – « avant tout créature » avait-il dit – est « le premier-né d’entre les morts », c’est-à-dire le premier-né de nous. « Premier-né » dit alors son rapport avec nous. L’expression est reprise dans l’Apocalypse de saint Jean : « le premier-né des morts, qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père, à lui, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. Amen. » (Apocalypse 1,5-6)
Si dans le passage de la lettre aux Romains que nous avons entendu aujourd’hui, saint Paul dit que le Fils est « le premier-né d’une multitude de frères » c’est bien parce qu’il est passé par la mort, parce qu’il est « le premier-né d’entre les morts ». C’est parce qu’il est le premier-né d’entre les morts, qu’il est le premier-né d’une multitude de frères. Lui qui, d’après la lettre aux Hébreux, est « le Premier-né dans le monde à venir ». (Hébreux 1,6)
Et voici que, pour qu’il soit le premier-né d’une multitude de frères, Dieu nous a destinés d’avance à être configurés à son image, lui qui est l’image du Dieu invisible.
Au commencement, lorsque Dieu créa le ciel et la terre, nous avons été créés à l’image de Dieu et selon sa ressemblance (Genèse 1,1 et 26-27). Mais, après le péché, il faut que nous soyons configurés à Jésus-Christ, le Fils de Dieu, lui qui est l’image du Dieu invisible, pour que nous soyons vraiment à l’image de Dieu et selon sa ressemblance.
Alors nous pourrons dire avec saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ce que je vis aujourd’hui dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi. » (Galates 2,20).