Mercredi dans l'octave de Pâques, homélie de frère Marie
Le Seigneur s’est toujours souvenu de son alliance, nous fait chanter le psaume. (Ps 104)
En cette alliance l’espérance ne trompe pas.
Les disciples d’Emmaüs quittent Jérusalem, tout tristes, leur espérance en l’avènement de Jésus a été ensevelie au tombeau, dans le tombeau de leurs cœurs. Oui, il est vrai, ils ont entendu dire que des femmes été allées au petit matin à la tombe et qu’elles l’avaient trouvé vide, mais lui, Jésus elle ne l’ont pas vu. Le cœur des disciples étaient aussi vides que la tombe.
Pourtant les femmes disaient aussi que des anges leur étaient apparus et leur avaient annoncé : Jésus est vivant. Ces anges sont les témoins du Ciel, les témoins de la Gloire, les témoins de l’invisible.
A travers cette page des pèlerins d’Emmaüs c’est notre vide qui est visité, visité par le vivant lui-même, comme pour les pèlerins d’Emmaüs notre foi a besoin d’être réveillée, elle a besoin de sortir du tombeau, du tombeau de nos désillusions, de nos désespérances, du tombeau de nos fatigues de croyants.
Tout l’art du Christ est de ressusciter ses disciples, de les faire advenir à sa lumière, de leur faire découvrir sa présence au milieu d’eux et de les ouvrir à l’intelligence de la foi.
Comme pour les pèlerins d’Emmaüs Jésus nous ressuscite à travers deux tables. La table des Ecritures. La Bible est le livre d’espérance. L’espérance biblique surgit au cœur du pire, et pour l’homme biblique il y a encore pire que la mort, le pire est dans ce doute : « Dieu aurait-il abandonné son peuple ? Nous aurait-il rejetés définitivement à cause de nos fautes ? » Or, la folie de la Croix vient apporter une réponse inouïe à cette angoisse désespérante, celle de l’amour de Dieu qui redonne vie.
L’autre table est celle du partage du pain, ce pain de communion qui nous unit en lui, en son corps vivant. C’est aussi le pain de la charité qui nous tourne vers les autres et surtout vers les plus pauvres.
Oui, Seigneur, ton alliance et ton espérance ne trompent pas.