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Dimanche des Rameaux-C, homélie du P. Abbé Vladimir Gaudrat

 

Chers Frères et Sœurs,

Le regard fixé sur la Croix, nous venons d’entendre le grand cri poussé par Jésus : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit ». Père, c’est toujours en s’adressant à lui par ce mot que prie Jésus dans l’Évangile de Luc depuis sa première parole dans le temple alors que ses parents le cherchaient : « Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ». C’est dans le lien avec son Père que Jésus accomplit l’œuvre de notre salut. Dans ce grand cri qui est comme une proclamation, Luc met sur les lèvres de Jésus les mots du psaume que son peuple chantait comme prière du soir : « En toi Seigneur, j’ai mon refuge ; garde moi d’être humilié pour toujours. . . En tes mains, je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité ». C’est dans un abandon confiant à son Père, semblable à celui du sommeil, que Jésus s’abandonne à Celui qui pouvait le sauver de la mort comme le dit la lettre aux Hébreux. « Si tu es le roi des juifs, sauve-toi toi-même » se moquent les soldats. Il ne veut et ne peut se sauver lui-même. Il est le Sauveur sauvé. Il affronte lors de sa passion toute la puissance du mal mais il ne le fait pas avec la force de son humanité pourtant parfaite mais par la communion dans la faiblesse avec son Père et pour offrir une vie nouvelle à toute l’humanité. C’est ainsi qu’il part en avant pour monter à Jérusalem et qu’il avance le premier sur le chemin du calvaire saisi de compassion pour les femmes qui se lamentent sur lui et se frappent la poitrine. Sur la croix, contemplons notre roi. La foule des disciples l’a acclamé : « Béni soi celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur » et c’est sur la question de sa royauté que son procès s’est déroulé, tant les puissants ont peur de perdre leur trône pourtant par nature éphémère. « Il y a une inscription au-dessus de lui : Celui-ci est le roi des juifs ». « Père, pardonne leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ». Contemplons notre roi dans sa faiblesse et dans sa force, dans sa tristesse et dans son sourire dont ont si bien parlé nos pères cisterciens. « Il a éprouvé une vraie tristesse mais il était heureux de la porter » nous dit le cistercien Baudouin de Ford.
C’est en le contemplant ainsi que nous pourrons avoir la grâce de retenir les enseignements de sa passion pour nous laisser transformer par eux. Tous, nous devons faire avec lui et par sa grâce un saut dans la confiance et dans l’abandon suivant les traces de ceux qui nous ont précédé. Les foules des disciples l’ont acclamé pour tous les miracles qu’il avait fait et se sont évanouis, s’en retournant en se frappant la poitrine. Les chefs et les soldats se sont moqués de lui et seul est resté le centurion capable de rendre gloire à Dieu devant la mort du crucifié et de dire contre les apparences : « Celui-ci était réellement un homme juste ». L’un des malfaiteurs l’injuriait tandis que l’autre contre l’évidence se mit à supplier : « Jésus, souviens toi de moi quand tu viendras dans ton royaume ». Et Joseph d’Arimathie alla trouver Pilate pour demander le corps de Jésus et le déposer au sépulcre comme un trésor caché.

Oui Seigneur nous nous remettons entre tes mains, souviens toi de nous quand tu viens comme chaque jour dans ton royaume.