2ème dimanche de Pâques, homélie de frère Bartomeu
Chers frères et sœurs, dans la lecture de l’évangile nous venons d’entendre que les disciples se trouvaient réunis « le soir venu, en ce premier jour de la semaine… » Et ensuite que, « huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison… » Et voici que, depuis ce premier jour de la se-maine et ce huit jours plus tard, nous n’avons plus cessé de nous trouver de nouveau en ce jour qui est à la fois le premier et le huitième jour de la se-maine. Et que nous le comptions comme huitième jour d’une semaine de sept jours exprime qu’il est au-delà des réalités de ce monde.
Pour dire son importance, ce jour a reçu tout de suite le nom de « Jour du Seigneur », comme nous le trouvons déjà dans le Nouveau Testament, au commencement de l’Apocalypse de saint Jean où nous lisons : « Je fus saisi en esprit, le jour du Seigneur… » Jour du Seigneur, en latin « dies domini-ca », d’où vient notre « dimanche ». Rappelons-nous toujours que dimanche veut dire jour du Seigneur. C’est la chance de nos langues latines, alors que d’autres langues ont gardé le nom païen de jour du soleil.
Et en ce huitième jour, en ce jour du Seigneur, nous revivons ce que nous avons entendu dans la lecture des Actes des Apôtres : « Les frères étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. » C’est cela le dimanche : être assidus à l’enseignement qui nous vient des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain, l’eucharistie, et aux prières. C’est ce que nous vivons en ce moment.
Et ce que nous vivons le dimanche c’est ce qui nous fait vivre en tant que chrétiens. « Le dimanche – disait saint Jérôme – est le jour de la résur-rection, le jour des chrétiens, c’est notre jour. » Et saint Ignace d’Antioche, qui a vécu à la fin du premier siècle, écrivait que nous devons « vivre selon le dimanche », c’est-à-dire « vivre selon Jésus-Christ », car « c’est par ce mystère que nous avons reçu de croire et c’est pour cela que nous tenons ferme, afin d’être trouvés disciples de Jésus-Christ, notre seul maître. » Le dimanche n’est pas pour nous banalement un jour chômé. Il est le jour des chrétiens, nous qui vivons selon le dimanche, c’est-à-dire selon Jésus Christ.
Et lorsque comme Thomas nous dirions : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! », c’est ce jour que nous rappelle toujours la parole de Jésus à l’apôtre : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
C’est aussi ce que nous disait tout-à-l’heure la lettre de saint Pierre : « Lui, vous l’aimez sans l’avoir vu ; en lui, sans le voir encore, vous mettez votre foi, vous exultez d’une joie inexprimable et remplie de gloire, car vous allez obtenir le salut des âmes qui est l’aboutissement de votre foi. »
Chers frères et sœurs : bon dimanche !