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29ème dimanche-B, homélie de frère Bartomeu

Chers frères et sœurs, dans la lecture du livre du prophète Isaïe tout à l’heure nous avons entendu : « Broyé par la souffrance, le Serviteur a plu au Seigneur. Mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes. » Ces paroles nous ont évoqué forcément la semaine sainte, la passion de Jésus. C’est que cette lecture a été choisie pour nous introduire à la lecture de l’Évangile que nous venons d’entendre. Et, en fait, avec la lecture suivie de l’Évangile selon saint Marc, déjà depuis quelques dimanches nous accompagnons Jésus lorsqu’il « commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite » (Mc 8,31). Et ensuite : « ils traversaient la Galilée, et Jésus ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : “Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera.” Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger » (Mc 9,30-32).
« Les disciples ne comprenaient pas ces paroles. » Voici que Jacques et Jean, les fils de Zébédée, au lieu de chercher à être « le dernier de tous et le serviteur de tous » (Mc 9,35), demandent à siéger l’un à la droite et l’autre à la gauche de Jésus, dans sa gloire. Ils n’avaient vraiment rien compris !
Mais leur incompréhension a offert à Jésus l’opportunité de revenir sur ses paroles pour nous aider à les comprendre. « Le Fils de l’homme – nous dit-il – n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » « Donner sa vie en rançon pour la multitude. » « Mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes, » disait le prophète.
Et à Jacques et Jean, qui ne savaient pas ce qu’ils demandaient, Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé. » Et la coupe et le baptême sont des images de la passion du Fils de l’homme, qui sera livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera.
Ces paroles sont pour nous aussi, qui, comme les fils de Zébédée, ne devons pas chercher à siéger à la droite ou à la gauche de Jésus, dans sa gloire, mais à boire la coupe qu’il a bue et être baptisés du baptême dans lequel il a été plongé, et à nous identifier ainsi avec lui.
Et ce baptême et cette coupe sont tout d’abord les sacrements. « Nous qui avons été baptisés dans le Christ Jésus, c'est dans sa mort que tous nous avons été baptisés » (Rm 6,3), écrira saint Paul aux Romains. Et aux Corinthiens il écrira : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? » (1 Co 10,16).
C’est en vivant comme baptisés dans sa mort et comme en communion au sang du Christ que nous pourrons dire, comme l’écrira saint Paul aux Galates : « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20).