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Fête de la Transfiguration, homélie du P. Abbé Vladimir

Chers Frères et Sœurs ,

Dans le récit de la Transfiguration du Christ, il nous est raconté un évènement qui non seulement nous dit qui est vraiment Jésus de Nazareth, le Sauveur, mais d’une certaine manière dit chacun d’entre nous celui que nous sommes déjà sous le voile du mystère et celui que nous deviendrons en plénitude.. En effet, sur la montagne, nous voyons l’avenir divin de l’homme, inauguré par Jésus mais au bénéfice de chacun d’entre nous. À la fin du chapitre 16 de Mathieu, juste avant le passage que nous venons d’entendre, le Christ dit à ses disciples: « Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme venir dans son Règne ». Ce n’est peut être pas déjà la parousie qu’il annonçait mais 6 jours après il va révéler à trois de ses disciples un avant-goût de la gloire à venir, ce qu’il adviendra lorsqu’il sera ressuscité des morts et qu’il ne faut pas révéler avant la sa mort et sa résurrection.
« Jésus fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière ». Il y a quelque chose dans cette scène qui évoque l’Exode lors du don de la loi à Moïse. Son visage rayonnait lui aussi de lumière lorsqu’il descendit de la montagne après avoir parlé au Seigneur même s’il n’en avait pas connaissance.
« De la nuée, une voix disait : Celui-ci est mon Fils Bien Aimé en qui je trouve ma joie, écoutez-le ». Cette voix exprime le mystère et nous le communique. Ceci vaut encore plus pour nous aujourd’hui qui écoutons le témoignage des apôtres : « Cette voix venant du ciel, nous l’avons nous-mêmes entendu quand nous étions avec lui sur la montagne sainte ». Il n’y a plus besoin de tente, ni de lieu pour capter un reflet de la gloire de Dieu puisqu’elle brille désormais dans le cœur des disciples et qu’elle se manifeste lorsqu’ils sont témoins dans l’amour. La Parole de Dieu n’est plus écrite sur les tables de la loi mais elle est une personne, celle qui est transfigurée sur la montagne. Cette parole vient habiter nos cœurs pour nous transformer, pour nous transfigurer. C’est sur elle que nous fixons notre attention.
« Écoutez-le ». Ce fils bien aimé, transfiguré que nous devons écouter, les Écritures l’annoncent à de multiples reprises. Il est le serviteur souffrant et pourtant bien aimé dont parle le prophète Isaïe. Il est le Fils unique, celui que tu aimes, celui qu’Abraham va conduire sur la montagne croyant devoir l’offrir en sacrifice, et c’était en figure. Et nous dit la tradition juive, les yeux d’Isaac furent obscurcis lorsque liés sur l’autel par dessus le bois, il vit comme un reflet de la gloire de Dieu. Il est celui dont le psalmiste chante : « Le Seigneur m’a dit : Tu es mon Fils, Moi aujourd’hui je t’ai engendré ». À la suite du Bien Aimé, notre avenir divin passe par la Croix. Le fils Bien Aimé, le serviteur dont Isaïe dit qu’il n’avait plus figure humaine a été transfiguré, défiguré et est ressuscité pour que cheminant avec lui, nous soyons reformés dans ce mystère à l’image et à la ressemblance. C’est ce que dit l’apôtre : « Nous tous, nous reflétons la gloire du Seigneur, et nous sommes transformés en son image avec une gloire de plus en plus grande, par l’action du Seigneur qui est Esprit. Car Dieu qui a dit : Du milieu des ténèbres brillera la lumière, a lui-même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ ».
Chers Frères et Sœurs,
Contrairement aux apparences, dans le mystère que nous célébrons aujourd’hui, il y a plus à écouter qu’à voir. Ecoutez, c’est le premier mot des commandements donnés à Moïse sur la Montagne, c’est le premier mot de la Règle de saint Benoît. En écoutant les Écritures nous parler de la gloire de Jésus Sauveur, mettons nous à l’école de celui qui donne sa vie pour tous les hommes. Et que notre lumière soit connue de tous les hommes.