logo fond

Index de l'article

Fête des Saints apôtres Pierre et Paul, homélie de frère Bartomeu

 

Voici que la profession de foi de Simon fils de Yonas : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! », lui a valu recevoir de Jésus le nom de Pierre, avec une promesse : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. » Et en français le jeu de mots est parfait : Pierre est bien une pierre.
Mais ce qui est important c’est l’Église bâtie sur cette pierre. Et c’est dans cette page de l’évangile que nous trouvons pour la première fois, dans le Nouveau Testament, ce nom « Église » pour désigner la communauté de ceux qui croient en Jésus Christ. Nous le trouvons ensuite, des Actes des Apôtres à l’Apocalypse, plus de cent fois pour désigner l’Église en chaque lieu et l’Église qui rassemble toutes les communautés.
« Église » est un terme grec, dérivé du verbe qui signifie « appeler », et qui veut dire « assemblée ». Le Nouveau Testament l’a trouvé dans la version grecque de l’Ancien Testament, où il traduit le terme hébreu qui désigne l’assemblée du peuple d’Israël.
Mais, alors que Jésus promet à Simon – appelé désormais Pierre – une Église pleine de force : « la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle », la lecture des Actes des Apôtres nous en a donné une image de grande fai-blesse. Il est important donc que nous comprenions bien ce qu’est vraiment cette Église bâtie sur la pierre de la foi de Pierre.
Voici que, après avoir supprimé Jacques, en le faisant décapiter, le roi Hérode a fait mettre Pierre en prison. Et c’est dans cette situation de dé-tresse que nous trouvons une autre mention de l’Église : « tandis que Pierre était ainsi détenu dans la prison, l’Église priait Dieu pour lui avec insis-tance. »
Déjà avant Jacques, le premier des apôtres à être mis à mort, Étienne, le premier des Sept (Ac 6,5 ; cf. Ac 21,8), avait été lapidé par la foule des Juifs (Ac 7,57-60). Et « ce jour-là, éclata une violente persécution contre l’Église de Jérusalem. Tous se dispersèrent dans les campagnes de Judée et de Sama-rie, à l’exception des Apôtres » (Ac 8,1).
En effet, l’Église, sur laquelle la puissance de la Mort ne l’emportera pas, a connu la persécution depuis ses premiers jours. Et de nos jours aussi, de nos jours encore, l’Église est appelée à prier Dieu avec insistance pour tous ceux qui, parce qu’ils sont chrétiens, sont détenus dans les prisons, pour tous ceux qui sont « supprimés » – selon l’expression forte employée pour la décapitation de Jacques. Et il nous vient tout de suite à l’esprit le souvenir d’un autre Jacques, le P. Jacques Hamel, « supprimé » il y aura bientôt un an. Et nous avons bien vu l’étonnante réaction qu’a suscitée sa mort violente, qui est devenue en fait un vrai « martyre », un témoignage de ce qu’est l’Église.
Voici l’Église sur laquelle la puissance de la Mort ne l’emportera pas.