Vendredi saint, homélie du P. Abbé Vladimir
Chers Frères et Sœurs,
Hier soir nous faisions mémoire de la dernière cène et nous entendions lire ce passage de l’Évangile de Jean : « Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout ». Aujourd’hui, nous méditons sur la Passion du Sauveur, Celui qui nous donne la vie et nous venons d’entendre : « Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » et juste ensuite : « Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit. ». Contemplons le Christ mourant sur la Croix. En lui toutes les promesses arrivent à leur aboutissement. Par lui, tout est accompli. Il attire à lui tous les hommes. Il a été « comme un agneau conduit à l’abattoir mais c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé ». Nos fronts sont marqués du signe de sa croix et c’est, par elle, qu’avec le monde entier, nous recevons le salut et la vie. Lorsqu’il avait demandé à boire à la Samaritaine, sa soif annonçait celle qu’il exprime librement du haut de la Croix. Cette soif exprime l’intensité de l’amour du Père qui est en lui et qui veut se répandre comme une eau vive. C’est un cri qu’il adresse à chacun d’entre nous. Fixons le regard de notre cœur sur la Croix du Christ.
« Un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez ».
Chers Frères et Sœurs,
Jusque dans la mort, le Sauveur accomplit les Écritures. Jésus bien que passé par la mort est source de vie jusque dans sa mort. « En effet, ils sont trois qui rendent témoignage, l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois n’en font qu’un ». Contemplons avec les yeux de la foi Celui qui a été élevé, Celui qui est déjà dans la gloire. Il veut attirer à lui tous les hommes. Laissons nous attirer c’est à dire convertir par lui pour à notre tour témoigner de l’amour et de la paix qu’il veut donner à toute l’humanité. La lettre aux hébreux nous dit qu’il a appris par ses souffrances l’obéissance. Non qu’il en eut besoin mais il l’a fait pour nous. En Jésus, mourant sur la croix, la communion avec le Père est pleinement consommée et c’est d’elle que jaillit pour nous l’Esprit. Apprenons de lui l’obéissance c’est à dire la pleine disponibilité à manifester l’amour du Père pour que le monde croie.