10ème dimanche - B, homélie de frère Bartomeu
Chers frères et sœurs, au long de l’année, les dimanches, nous écoutons une lecture suivie d’un évangile, cette année celui de Marc. Mais nous écoutons aussi la lecture suivie de morceaux choisis des lettres de saint Paul et il est important que nous y prêtions attention.
Aujourd’hui, dans la lecture de la deuxième lettre aux Corinthiens, l’Apôtre nous parlait de son ministère apostolique. Mais en fait, ce qui a été son expérience personnelle – unique bien sûr – il nous le proposait comme ce qui est, ce qui doit être, aussi notre vie.
Il commençait en s’appuyant sur une parole de l’Écriture, concrète-ment d’un Psaume : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé, et il disait : « Nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons. » Et ce « nous parlons » comprenait ici évidemment tout ce que nous vivons en tant que chrétiens.
Or, le point de départ, le point d’appui de notre foi, de notre vie, n’est autre que la résurrection de Jésus Christ. « Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il nous placera près de lui avec vous. »
C’est pour cela que le dimanche, le jour du Seigneur, est le centre de notre vie. P. Abbé, qui préside notre célébration de l’Eucharistie, dira dans la Prière eucharistique : « …dans la communion de toute l’Église, en ce premier jour de la semaine nous célébrons le jour où le Christ est ressuscité d’entre les morts. » C’est pourquoi le dimanche et la célébration de l’Eucharistie le dimanche est ce qui nous fait vivre en tant que chrétiens.
Car, comme poursuivait l’Apôtre, « si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. » Et c’est pour cela que « nous ne perdons pas courage ». L’homme intérieur, ce qui nous est intérieur, est ce que nous sommes vraiment, non pas l’homme extérieur, ce qui nous est extérieur. Et Paul expliquait encore : « ce qui se voit est provi-soire, mais ce qui ne se voit pas est éternel. » Et c’est l’homme intérieur qui se renouvelle de jour en jour, au long de notre vie de chrétiens.
C’est ce qui lui faisait dire que « notre détresse du moment présent est légère par rapport au poids vraiment incomparable de gloire éternelle qu’elle produit pour nous. » « Nous le savons, en effet, même si notre corps, cette tente qui est notre demeure sur la terre, est détruit, nous avons un édifice construit par Dieu, une demeure éternelle dans les cieux qui n’est pas l’œuvre des hommes. » Et, en participant par la patience aux souffrances du Christ, nous mériterons d’avoir part à son royaume.
Nous vivons sur la terre, mais nous avons une demeure éternelle dans les cieux. Ne disons-nous pas : « Notre Père qui es aux cieux » ? Et n’avons-nous pas entendu Jésus dans l’évangile nous dire : « Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère » ?
Chaque célébration du dimanche nous fait revivre ce que nous sommes vraiment. Et lorsqu’à la fin de la célébration nous entendons l’invitation « Allez dans la paix du Christ », toute notre vie devient une continuation de ce que nous avons vécu dans cette célébration.