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20ème Dimanche C-22, homélie de frère Marie

Luc 12, 49-53

 

Chers frères et sœurs
Jésus nous parle d’un grand désir
« Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je désire qu’il soit déjà allumé ! », ainsi en est-il aussi de ce baptême qu’il doit accomplir, cette plongée dans la mort et la résurrection.
Dans le même évangile de Luc Jésus exprime à ses apôtres ce même ardent désir à la veille de la Pâques de partager ce dernier repas avec eux. Oui, le grand désir de Jésus est de partager sa vie avec nous, nous sommes désirés d’un grand désir.
Lors de la célébration de la nuit de Pâques nous allumons un feu, un feu qui surgit au cœur de la nuit et qui symbolise la lumière du Christ, lumière de la résurrection, lumière vivante qui ouvre le cœur des hommes à la lumière de Dieu, à sa vie, à son amour vivifiant. A ce feu pascal nous allumons le cierge qui représente le Christ comme présence vivante et permanente au cœur de la foi de l’Eglise. A ce cierge nous allumons nos petits cierges qui représentent nos vies, qui représentent la lumière de notre foi qui se communique par la parole et les actes. Notre lumière nous semble parfois bien fragile, vacillante mais sur laquelle il nous veiller avec autant de désir que celui que le Christ porte sur nous. Petite flamme qui s’entretient dans le secret de la prière, dans cette présence confiante au regard bienveillant du Père, petite flamme d’Evangile qui à la suite du Christ nous fait sortir du secret pour être vus aux yeux des hommes. Petite flamme d’Evangile qu’il ne faut surtout pas laisser étouffer par la haine, la violence, l’égoïsme ou l’indifférence.
C’est dans le baptême du Christ que ce feu s’alimente et puise à la source. Ce baptême ne sera pas une partie de plaisir et cependant Jésus veut le conduire à son terme. Le baptême dont parle le Christ est l’expression la plus profonde et incommensurable de l’amour de Dieu pour nous. Il est Dieu se faisant ‘un’ avec notre humanité, feu caché dans le buisson de notre humanité, lui qui sur la croix a brûlé d’amour pour nous.
Là, en sa chair il a détruit la mort et la haine et il nous communique sa vie.
L’Esprit du Christ Jésus nous fait comprendre que Dieu est Amour, et que seul finalement l’Amour de Dieu nous purifie et chasse les méfaits et les obscurités du péché qui nous entrave si bien, comme nous dit l’épître aux Hébreux.
Si Jésus qui désire ardemment l’unité de l’humanité dans l’amour du Père nous parle de la division que provoque sa parole, que provoque le message de l’Evangile, c’est que sa parole est lumière, elle est l’expression de l’amour et de la vérité de Dieu dévoilé au monde.
Cette parole de vérité agit comme un glaive et un miroir car elle met à jour tout ce qui est contraire à la dignité de l’humain, tout ce qui est contraire à la beauté de sa vie. Cette parole de vérité met à jour tout ce qui est mensonge et égoïsme, tout ce qui est fausse image de Dieu, elle met à jour tout ce qui est déviance de pouvoir et d’orgueil. Ce n’est pas l’amour en vérité qui divise, mais bien le cœur durci et fermé qui crée des clivages entre nos frères et sœurs en humanité.
La parole de Jésus met à jour tout ce à quoi nous appelés et désirés sur le chemin de la sainteté, cette sainteté à laquelle nous sommes tous appelés. Oui, laissons la parole de Jésus et son Esprit rejoindrent notre désir profond de vie et nos petites flammes brilleront ensemble au cœur de ce monde qui a tant besoin, de lumière, de sens, et de réconfort.