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Vendredi Saint, homélie du P. Abbé Vladimir Gaudrat

Chers Frères et sœurs,

Contemplons et méditons le visage du Sauveur dans sa passion. Contemplons le, élevé sur la Croix pour le salut du monde. Il est pour nous remède et salut comme le dit le cistercien Guerric d’Igny. « Comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l‘Homme soit élevé afin que quiconque croie, ait en lui la vie éternelle » disait Jésus de manière prophétique à Nicodème venu de nuit le trouver. Au soir de ce jour, voici que Nicodème revient avec Joseph d’Arimathie pour mettre en terre le corps du Sauveur.
Regardons celui qui a été transpercé. Ceux qui se lamentent sur eux-mêmes le verront et ils guériront.
Regardons le parce qu’il porte sur lui toute la douleur du monde à tel point qu’Isaïe a pu prophétiser de lui qu’il était si défiguré qu’il ne ressemblait plus à un homme, il n’avait plus l’apparence d’un fils d’homme ». Et c’était nos souffrances qu’il portait. Méditons comment la foule crie contre lui, comment les soldats se partagent ses vêtements, homme de douleur familier de la souffrance pareil à celui devant qui on se voile la face. Et à travers ce visage rejoignons les visages de tant de nos contemporains qui ont en commun avec lui le rejet, le mépris, le fait d’avoir été réduit au silence, abusé et qui n’intéressent apparemment personne, devant qui on se voile la face. Rejoignons le visage des victimes des guerres, des réfugiés, des sans domicile et de tant d’autres. « En effet, nous n’avons pas en Jésus un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses puisqu’il a été éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance excepté le péché ».
Regardons le visage du sauveur, il porte le péché des multitudes et donc aussi le notre, il s’identifie aux victimes et il intercède pour les criminels. Que nous nous lamentions pour nos fautes ou pour nos souffrances, il y a en lui une force de vie qui dépasse tout. Le mal et la souffrance, il les prend dans sa main.

Voici que tout est accompli et que l’agneau qui porte le péché du monde remet au Père son esprit dans une prière qui est comme une dernière intercession pour le monde. Regardons le visage de Jésus mourant. Il viendra à notre rencontre, il viendra nous surprendre comme il l’a fait pour Marie Madeleine et les disciples d’Emmaüs sous un aspect étranger au matin de sa résurrection, là où tout renaît.