1er dimanche de l'Avent - A, homélie de frère Bartomeu
Chers frères et sœurs, depuis le jour de l’Ascension du Seigneur, lorsqu’il s’est élevé et une nuée l’a soustrait à nos yeux, nous attendons, selon la pa-role des anges, qu’il vienne de la même manière que nous l’avons vu s’en al-ler vers le ciel (Ac 1,9-11). « Il viendra de nouveau, en effet, revêtu de sa gloire, afin que nous possédions dans la pleine lumière les biens que Dieu nous a promis et que nous attendons en veillant dans la foi », comme nous l’entendrons dans la Préface de la Prière Eucharistique.
« Il viendra de nouveau. » Depuis plusieurs dimanches déjà, dans la li-turgie, nous vivons plus intensément cette attente. Il y a deux semaines, le psaume nous avait fait chanter : « Il vient, le Seigneur, gouverner les peuples avec droiture » (Ps 97,9). Et Jésus, tout en nous avertissant que nous serons amenés à rendre témoignage, nous exhortait : « C’est par votre persévérance – qui, comme le témoignage, évoque le martyre – que vous garderez votre vie. » (Lc 21,13.19).
Dimanche dernier, un des malfaiteurs crucifiés avec Jésus, connu fa-milièrement comme « le bon larron », nous faisait demander : « Jésus, sou-viens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » Et Jésus lui décla-rait : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Lc 23,42-43). Il devenait ainsi notre guide et notre compagnon : c’est avec lui, malfaiteur devenu bon larron, que nous vivons avec le regard tourné vers le Paradis.
Et dans cette attente du Paradis, nous avons un psaume pour soutenir notre persévérance. Nous en avons entendu déjà une partie dimanche der-nier et nous l’avons repris entier tout à l’heure : « Quelle joie quand on m’a dit : Nous irons à la maison du Seigneur ! Maintenant notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem ! »
Notre marche prend fin, parce que ce qui est une attente, est déjà une réalité. La Lettre aux Hébreux nous dit : « Vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste » (He 12,22). « Vous êtes venus… » Oui, nous sommes venus vers la montagne de Sion et vers la ville de Dieu, la Jérusalem céleste, « vers Dieu, le juge de tous, vers Jésus, le médiateur d’une alliance nouvelle » (He 12,23 et 34).
C’est ce qui aujourd’hui nous a fait demander avec la prière au com-mencement de cette liturgie : « Donne à tes fidèles, Dieu tout-puissant, d’aller avec courage sur les chemins de la justice à la rencontre du Seigneur, pour qu’ils soient appelés, lors du jugement, à entrer en possession du Royaume des cieux. »
Et nous terminerons cette liturgie en demandant au Seigneur qu’il fasse fructifier en nous l’eucharistie qui nous a rassemblés, puisque c’est par elle qu’il forme dès maintenant, à travers la vie de ce monde, l’amour dont nous l’aimerons éternellement.
Chaque fois que nous mangeons ce pain et que nous buvons cette coupe, nous proclamons la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. (1 Co 11,26).