Fête de la Sainte Famille-A, homélie de frère Marie
La fête de ce jour nous oriente vers une réflexion sur la famille. Nous savons combien les réalités familiales sont un sujet très sensible, très sensible car le désir et le rêve de la famille idéale, sécurisante, aimante, nous poursuit sans cesse. C’est le lieu d’exemples et de contre-exemples. Fondamentalement la famille est un lieu d’accueil et de transmission, tout d’abord de la vie, ensuite d’un patrimoine familial, d’une culture et c’est avant tout le lieu des premiers pas et d’une initiation aux relations humaines, avec les parents, la fratrie, le tissu familial plus élargi, mais avec aussi le tissu social environnant. Nous savons la bonne structure de base que confère une famille aimante, mais nous savons aussi les blessures et les peines occasionnées par les relations absentes ou déviantes. Il reste cependant que la famille est une chambre d’écho de la culture ambiante et des problématiques plus larges qui agitent l’humanité.
Au-delà du cercle familial c’est le sens de la fraternité humaine qui se joue, le sens et la quête de notre place en ce monde, de notre vocation disons-nous.
A regarder Marie, Jésus, Joseph, cette famille à trois, nous risquons d’oublier que c’est une famille pour le moins atypique. Marie qui accueille en son sein le Verbe de Dieu qui se fait chair, Joseph qui devient un père adoptif pour prendre soin de Dieu en ce monde. Comme nous le montre l’évangile d’aujourd’hui cette famille ne vit pas pour autant son élection dans une cage dorée. C’est une famille qui partage le drame de tant de familles de migrants qui doivent fuir devant tant de dangers et qui ne connaît pas son avenir. Cette famille pleinement partie prenante du sort de l’humanité a une mission, une mission confiée par Dieu lui-même.
Cette mission d’offrir au monde la parole de Paix et de réconciliation entre Dieu et les hommes, qui se nomme Jésus, Dieu sauve. Cette Parole de Paix et de Salut, qui dans son corps sur la croix, a tué la haine, et qui par sa résurrection a vaincu la puissance de la mort. Cette Parole de Paix et de Salut qui convoquent tous les hommes à devenir membres de son Corps.
Cette petite famille dans sa réalité embryonnaire, est le germe de cette grande famille qu’est l’Eglise, c’est-à-dire d’une humanité sauvée en Christ, appelée à devenir fils et filles de Dieu.
Aussi, le Christ nous convoque-t-il sans cesse à nous revêtir de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience, pour faire grandir le germe et porter du fruit. Il nous convoque à nous engager sur le long chemin du pardon mutuel, et surtout de pratiquer le lien de la paix qu’est la mise en œuvre d’un amour vrai et sincère, inspiré par la force du Saint Esprit.