Solennité de Saint Joseph, homélie du P. Abbé Vladimir Gaudrat
Chers Frères
Dans la lecture de l’Évangile de Mathieu que nous venons d’entendre, Joseph nous est présenté comme un homme juste. Sa justice, qui nous est donnée en exemple, va bien au delà de celle de la loi puisque dès le commencement, il ne voulut pas répudier publiquement Marie son épouse. On trouve chez les Pères beaucoup d’interprétations de cette attitude de Joseph. Mais pour nous aujourd’hui, il nous suffit de savoir que Joseph est un homme silencieux, un cœur qui écoute et un homme de foi. L’Évangile de Mathieu ni aucun autre des quatre Évangiles ne nous rapporte une parole de Joseph. Mathieu nous le montre chaque fois qu’il nous parle de lui agissant, sous la conduite du Père qui se manifeste à lui en songe, pour tout mettre en œuvre afin que la volonté de salut de Dieu s’accomplisse. Cette volonté qui nous contemplons comme rassemblée dans cet enfant à venir auquel il donnera le nom de Jésus. La lettre aux Romains nous parle d’Abraham en l’appelant notre père à tous et cela à cause de sa foi. C’est par sa foi que Joseph devint lui aussi Père dans la foi et l’Esprit, non dans la chair du Sauveur du monde. C’est à cause de sa foi que Joseph se tait, qu’il agit, qu’il avance pas à pas bien souvent à tâtons et qu’il veille. C’est grâce à cette foi que nous recevons comme modèle qu’il eut la garde des mystères du salut comme le dit la prière de cette fête. Et maintenant qu’il est dans la gloire auprès de son File et de Marie, demandons lui de veiller non seulement sur l’Église mais sur le monde entier. Demandons lui d’être notre gardien et de nous aider à nous arrêter, à veiller, à faire silence pour écouter et être attentif.
Dans le chaos apparent du monde aujourd’hui, Dieu nous parle non pour nous annoncer un châtiment mais pour nous appeler au salut. Dieu nous demande d’être les gardiens de nos frères. Nous confondons trop souvent le fait d’être gardien et d’être garde-chiourme. Dieu nous demande comme à Joseph de veiller avec bienveillance les uns sur les autres. Ce ne peut être aujourd’hui que pour les frères qui sont avec nous ou bien dans un certain retrait par la prière qui peut aller jusqu’aux extrémités du monde. Mais ce ne peut être aussi sans une dilatation du cœur.
Soyons les gardiens les uns des autres
Prions les uns pour les autres et pour le monde entier.