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14 septembre, Exaltation de la Sainte Croix et bénédiction des cloches, homélie du P. Abbé Vladimir

La fête que nous célébrons aujourd’hui nous montre le renversement des valeurs que Jésus, le Christ, le Fils de L’homme fait entrer dans le monde par sa mort et sa résurrection dont la Croix est le signe. Pour l’empire romain, la croix est d’abord un instrument de torture terrifiant par sa violence. Les premiers chrétiens, au temps des persécutions, ne commenceront à la représenter que de manière allusive. Elle est l’ancre marine que l’on trouve sur certains tombeaux dans les catacombes signifiant le repos de l’âme arrivé à bon port en dessinant déjà la forme de la croix. Elle deviendra ensuite arbre de vie, signe de l’amour de Dieu dont on trouve la trace dans tout le cosmos ce qui lui donne pleinement son sens diront certains Pères de l’Église. « La croix est semé partout dans l’univers » dit une homélie du troisième siècle. Cette croix, nous la retrouvons sur une des deux cloches que nous allons bénir à la fin de notre célébration, cloche destinée à la chapelle Sainte Croix portant gravée sur elle un passage de l’Évangile de Jean évoquant celui que nous venons d’entendre : « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes ».
« Le Christ s’est abaissé devenant obéissant jusqu’à la mort de la Croix, c’est pourquoi Dieu l’a exalté » nous dit la lettre aux Philippiens et c’est dans ce mystère que nous est donné la preuve que Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pour le juger mais afin, que, par lui, le monde soit sauvé. Et c’est une bonne nouvelle pour chacun d’entre nous car tous nous avons besoin d’être pardonnés et sauvés.
Ce n’est que plus tard que les chrétiens commenceront à représenter sur la Croix, le Christ dans son humanité par laquelle il est descendu jusqu’à nous. C’est le cas du crucifix cistercien qui se trouve dans l’abside de cette église comme pour celui de Saint Damien devant lequel Saint François d’Assise pria et où il reçut mission de reconstruire l’église qui tombait en ruine. Croire au Fils de l’homme, celui qui est descendu pour nous sauver, c’est croire au crucifié celui qui du haut de la Croix comme celui que nous contemplons ce matin entouré de lumière nous tend les bras comme en souriant dans le salut qu’il nous accorde. Et ce salut n’est pas le fruit de nos efforts, de mérites que nous aurions gagné à la force du poignet, il est un don gratuit qui fait que le jugement devient salut.

C’est ce salut, qu’en sonnant, les cloches que nous allons bénir nous rappellent. La croix est pour nous une invitation malgré nos limites et nos faiblesses à nous engager pour être des signes de salut, pour reconstruire chacun à notre manière et à notre place notre monde qui en a tant besoin. Le don gratuit du salut nous établit dans la paix. La Croix est comme un pont nous aidant à surmonter toutes nos divisions, toutes les frontières qui nous séparent.
Par le signe de la Croix, demandons la paix .