Mercredi des Cendres, homélie du P. Abbé Vladimir Gaudrat
Chers Frères et Sœurs,
Une maxime rabbinique remontant probablement au troisième siècle avant le Christ dit qu’il y a trois choses sur lesquelles repose le monde, la Torah, le culte et les œuvres de miséricorde. Dans l’Évangile, nous entendons le Sauveur nous parler de manière un peu différente des trois piliers de notre vie que sont l’aumône, la prière et le jeune. Ce n’est pas que notre vie se résume à cela mais elle a besoin, en permanence, d’être soutenue par ces colonnes, irriguées par ces observances. Le temps du carême nous permet de reprendre chaque année conscience de cela. Cela est vrai pour tous et donc aussi pour les moines sinon la Règle ne nous dirait pas que notre vie devrait être en tout temps aussi observante que durant le Carême. Ces trois piliers, l’Évangile nous donne la manière de les mettre en pratique, en vérité, non comme les simulateurs mais dans le secret du face à face avec le Père.
L’aumône, la prière et le jeune nous ouvrent le cœur en nous montrant que nous ne pouvons pas nous appuyer sur nos seules forces. Tout homme est faillible et fragile et la vie de l’Église nous le rappelle avec force ces derniers temps. Pendant ces jours, faisons l’expérience de la miséricorde qui nait du face à face avec le Seigneur crucifié et ressuscité comme nous le rappelle le Pape François dans son message pour le carême. Jésus, Dieu l’a fait péché pour nous et il nous invite à nous découvrir dans cette lumière de la vérité et dans l’humilité.
Dans un monde plein comme le notre, le jeune à condition qu’il ne soit pas que de nourriture et nous ouvre au partage est sans aucun doute la grâce la plus urgente à demander. Le partage dans la charité rend l’homme plus humain alors que l’accumulation risque de l’abrutir en l’enfermant dans son propre égoïsme. Cherchons à nous alléger de toutes les manières en ce temps de carême afin de courir plus léger sur le chemin tracé par l’Évangile.