Mercredi des Cendres, homélie du P. Abbé Vladimir
Chers Frères et Sœurs
« Voici maintenant le moment favorable ». Alors que nous sommes au premier jour de ce temps de carême, en ce jour de salut, l’Évangile que nous venons d’entendre nous donne trois conseils précieux pour cheminer à la suite du Christ jusqu’à la Pâque.
Il y a d’abord ces 3 colonnes de notre vie que sont la prière, l’aumône et le jeune. Par elles, nous entrons en relation avec Dieu, le prochain et nous même. Par elles, nous apprenons à recevoir comme un don le monde que Dieu nous donne et à le respecter non à l’exploiter. Pas de véritable communion et pas de partage sans elles. En ce temps de carême, avec la grâce de Dieu, essayons de redonner un nouveau dynamisme à ces relations. Il n’y a pas de jeune que de nourriture, il n’y a pas d’aumône que d’argent, il n’y a pas de prière que lorsque nous sommes réunis ensemble à l’église mais, à chaque instant, nous devons chercher Dieu.
Par ces trois piliers, nous apprenons et ce serait le deuxième conseil, le rapport entre l’intériorité et l’extériorité. Dans l’homme rien n’est purement intérieur et rien n’est uniquement corporel. S’il faut déchirer nos cœurs comme nous y invite le prophète, le jeune nous aide à le faire. S’il faut apprendre à prier, la veille peut nous stimuler. Pour vaincre ce que saint Benoît appelle la volonté propre, partager, donner quelque chose de bien concret que ce soit du temps, un objet peut être une aide précieuse.
Et tout cela, l’Évangile nous demande de le faire dans le secret. Le Père est présent dans le secret, il nous voit et ce regard, c’est la Miséricorde. Pendant ce temps de carême, prenons du temps pour demeurer dans le secret, cet autre nom du désert. Évitons ce qui risque de nous tirer hors de ce lieu intérieur. Arrêtons-nous car comme le rappelle le Pape François dans son message pour le carême, agir c’est aussi s’arrêter. Et s’arrêter pour accueillir. Accueillir Dieu dans sa Parole et dans ses sacrements, accueillir notre frère et nous accueillir nous –même.
Oui, frères et Sœurs, alors que nous allons recevoir les cendres qui en sont le signe « Convertissons nous et croyons à l’Évangile ».