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4ème dimanche de Carême, lectures de l’année A, homélie de frère Bartomeu

 

Jean 9, 1-41 — Éphésiens 5, 8-14

Chers frères et sœurs, voici que nous avons dépassé déjà le moitié de ce temps saint du carême, et que – comme le disait la prière au commencement de cette liturgie – nous devons « nous hâter avec amour au-devant des fêtes pascales qui approchent ». Nous sommes plus proches de Jérusalem où nous fêterons la Pâque, et cela nous remplit e joie, car –comme nous l’avons chanté – nous qui étions dans la tristesse, nous serons consolés. (Chant d’entrée.
Et voici que, sur notre chemin, nous avons rencontré aujourd’hui cet aveugle de naissance qui, après que Jésus avec la salive eut fait de la boue et l’eut appliquée sur ses yeux et que, comme il le lui avait dit, il se fut lavé à la piscine de Siloé, il en était revenu en y voyant. « Jamais encore on n’avait entendu dire qu’un homme ait ouvert les yeux à un aveugle de naissance », avait-il fait remarquer aux pharisiens qui lui disaient : « Nous savons, nous, que cet homme est un pécheur ». Et certains de ceux qui avaient vu le miracle leur avaient répliqué eux aussi : « Comment un homme pécheur pourrait-il accomplir des signes pareils ? »
Des signes. En effet, selon le vocabulaire de l’évangile selon saint Jean, il s’agit ben de signes, desquels nous devons comprendre le sens. Remarquons que l’évangéliste, pour ses lecteurs qui ne connaissaient pas l’hébreu, traduit le nom de la piscine : « Siloé –dit-il - signifie : Envoyé ». Il nous indique ainsi que cette guérison a une signification qu’il nous faut nous efforcer à comprendre. Qui est en effet l’Envoyé sinon Jésus lui-même, lu qui nous dit : « Je suis venu en ce monde pour une remise en question : pour que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles » ? Lui qui avait dit : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit aura la lumière de la vie. » (Jean 8,12). Lui qui était « la lumière des hommes, et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée, la vraie lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde » (Jean 1,4-5.9).
Alors qu’en ce temps du carême toute l’Église accompagne ceux qui se préparent au baptême, et que nous-mêmes nous nous préparons à faire mémoire de notre propre baptême, la guérison de l’aveugle de naissance st un signe de l’illumination de a foi que nous avons reçue. Oui, avec l’aveugle de naissance, nous pouvons dire nous aussi : « Je me suis lavé, et maintenant je vois. » Et le matin de Pâques nous revivrons son dialogue avec Jéss : « —Crois-tu au Fils de l’homme ? —Je crois, Seigneur ! »
Quelle grande responsabilité que cette illumination ! « Autrefois, vous étiez ténèbres – nous a dit saint Paul –, mais maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière ; vivez donc comme des fils de lumière. Or – a-t-il poursuivi – la lumière produit tout ce qui est bonté, justice et vérité. »
C’est la grâce de chaque célébration de la Pâque – célébration qui va du début du carême à la Pentecôte – de faire revivre en nous l’illumination que nous avons reçue et de laquelle nous devons vivre ; l’apôtre nous faisait entendre encore l’écho d’un chant de la liturgie des tout premiers temps de l’Église ; « C’est pourquoi l’on chante : Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre es morts, et le Christ t’illuminera. » Et le jour de Pâques nous entendrons : « Si donc vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu » (Colossiens 3,1). C’est cela être chrétien.