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Jeudi Saint, homélie du P. Abbé Vladimir

Chers Frères,

Voici que nous sommes rassemblés en cette fin de journée avec tous les chrétiens du monde et, que par la grâce du sacrement, nous sommes à l’heure annoncée et tant désirée par le Sauveur, celle de sa Pâque. Cette unique Pâque que nous célébrons tous ensemble jusqu’à la consommation des siècles a une double signification. Elle est, en effet, une passion puisque nous faisons mémoire pour l’imiter de tout ce que le Christ a souffert par amour pour nous. Et cette passion nous ouvre à la compassion envers tous nos frères en humanité pour nous apprendre à les servir. Mais elle est aussi un passage puisque Jésus s’en retourne vers son Père comme il l’avait dit à ses disciples. Et avec lui, et en le suivant, nous sommes déjà passés de la mort à la vie, même si cela n’est pas encore pleinement visible. Cette heure est celle de la gloire puisque le Fils y est glorifié afin que le Père soit glorifié en Lui. Elle annonce aussi notre glorification et c’est pour cela que nous avons chanté au début de cette célébration : « Notre gloire à nous, c’est la croix de notre Seigneur Jésus Christ » et que nous avons entendu saint Paul nous dire : « Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne ». Ne cherchons aucune autre gloire que celle de la Croix du Christ en qui nous recevons la charité et la vie. Elle est comme un pont, comme une échelle qui nous conduit la vie.
Chaque fois que nous mangeons ce pain et buvons cette coupe, nous sommes réunis en cette heure qui est celle de l’amour, d’un amour qui se donne totalement et sans réserve. Jésus aime ses disciples jusqu’au bout et se fait serviteur pour leur laver les pieds. Il manifeste ainsi son amour. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». Nous croyons que cet amour s’étend à tous les hommes même à ceux qui le trahissent. Et nous voulons nous faire les imitateurs de cet amour qui pardonne. Ce que le Sauveur commence en lavant les pieds de ses disciples, il le portera à son achèvement sur la croix. Si notre communauté est fondée sur l’Eucharistie, elle est fondée aussi sur ce que saint Bernard appelle le sacrement du lavement des pieds parce qu’elle fondée sur la Croix du Christ, parce qu’elle est fondée sur le pardon. En nous donnant son corps et son sang, le Sauveur nous donne son amour en partage. Il se dépouille de lui même, il s’humilie pour nous montrer que la voix du rétablissement de la communion des hommes entre eux et avec Dieu est celle de l’humilité qui nous fait juger les autres supérieurs à nous.
Laissons nous conduire par ce Bon Pasteur qui donne sa vie.