Fête de Toussaint, homélie du Père Abbé Vladimir
En ce jour où nous fêtons dans la solitude la communion entre tous les enfants de Dieu, ceux qui sont en chemin et ceux qui sont déjà avec le Christ dans la gloire, nous venons d’entendre le Seigneur nous parler sur la montagne. Dès lors, nous ne sommes plus seuls.
Sa parole est une invitation au bonheur semblable à celle qui retentit au début du psautier : « Heureux l’homme, Bonheur pour l’homme ». Ce matin, souvenons-nous que la vie de l’homme est un chemin, une aventure où aucun de nous n’est seul et où nous sommes invité à la communion. Pour mieux faire notre cette invitation, il est bon de nous rappeler les moments où nous chantons dans notre liturgie les paroles des béatitudes que nous rapporte Mathieu. Le soir du Vendredi Saint, lorsque nous recevons le corps de celui qui vient de donner sa vie pour tous les hommes, c’est au chant des béatitudes que nous le faisons, contemplant celui qui sur la Croix a transformé la malédiction en bénédiction, la mort en vie et la pauvreté en richesse. C’est du haut de la Croix que le Sauveur manifeste pleinement qu’il est le Fils Bien Aimé. C’est par sa mort et sa résurrection qu’il nous ouvre le chemin des béatitudes. Elles y prennent tout leur sens et nous enseignent la sagesse de la Croix. C’est par la croix que nous devenons fils. Nous sommes enfants de Dieu mais nous ne lui sommes pas encore pleinement semblables. C’est en suivant le chemin des béatitudes qui est le chemin même du Christ que nous cheminons vers la ressemblance car elles nous rétablissent dans la paix avec nous même, avec le prochain et avec Dieu. Tous nous sommes appelés à la sainteté et le Christ s’est fait pour cela le chemin, la vérité et la vie. Oui heureux somme-nous d’être appelés.
C’est bien à cause de cela que nous chantons également les béatitudes lorsque nous prions pour les défunts ou enterrons un frère. Si les béatitudes sont pour nous un résumé de la sagesse qui mène au salut, elles sont aussi notre consolation nous qui vivons encore dans ce temps qui est celui de l’épreuve. Réjouissons-nous, car par cette communion que le Christ a établi entre tous ceux qu’il a appelé et qui à cause de cela sont appelés avec justesse des saints, toute notre vie prend sens lorsqu’elle est ressaisie par le Christ. Même si elles nous dépassent, les béatitudes ne sont pas une parole de comdamnation mais un chant de miséricorde. Car la sainteté que nous célébrons aujourd’hui, n’est pas un exploit mais un don qui se manifeste dans le secret. Réjouissons là où nous sommes déjà en espérance avec nos frères communiant maintenant pleinement à l’amour de Dieu qui n’est que miséricorde.