19ème dimanche B, homélie de Frère Marie
Jn 6, 41-51 ; 1 R 19, 4-8 ; Ps 33 ; Ep 4, 30-5, 2
En ce dimanche les lectures nous parlent de pain, de faim, de désert aride, de découragement et de désespérance, mais elles nous parlent aussi de désir, d’espérance, de foi et de plénitude de vie.
Nous pourrions dire que ces lectures nous parlent de nous-mêmes à travers nos états d’âmes, nos soifs, nos désirs. Elles nous parlent de nos sentiments d’impuissance devant les multiples impasses de notre monde qui nous semblent si insolubles. Cependant, ces lectures nous parlent de quelque chose de plus, elles nous parlent d’une vie offerte, une vie donnée en partage, une vie offerte en abondance.
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel, nous dit Jésus. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair,
donnée pour la vie du monde. »
Le Christ pain de vie ; Christ chemin, vérité et vie, n’est pas un concept mais c’est le don de la vie divine accueillie dans la foi. Notre vie profonde et éternelle dépend de lui. Par notre adhésion de foi nous sommes marqués du sceau de l’Esprit du Christ, du sceau du Saint Esprit de Dieu : « Ne le contristez pas ! » Nous dit St Paul.
« Oui, cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés. » Et surtout évitez cette amertume qui vient trop souvent empoisonner nos vies. Bien trop souvent nous ressemblons au prophète Elie accablé d’amertume et au seuil de la désespérance, dans son désert, qui arrête son chemin et se couche sous un buisson comme dernier refuge. Il ne veut plus avancer, ni rien voir, ni rien entendre comme si la vie le quittait.
Mais le Christ ne nous abandonne pas. Il est le pain de vie et il le restera pour toujours. Quelques soient nos écarts, nos découragements ou nos doutes, il est là à nos côtés. Tout comme l’ange pour Elie, par petites touches il nous sollicite : « Ouvre les yeux, regarde juste à côté de toi, il y a un pain pour ta vie, lève-toi et mange ».
Cet ange peut représenter les multiples médiations qui nous aident à ouvrir les yeux, une rencontre, une retraite spirituelle, d’autres évènements. Mais ce que nous dit l’expérience d’Elie, comme ce que nous dit aussi le Christ, c’est que notre chemin de vie ne s’arrêta pas là et que nous besoin de ce pain qui descend du Ciel et donne la vie au monde pour marcher à nouveau dans l’espérance : « Lève-toi, et mange, car il est long, le chemin qui te reste. » Élie se leva, mangea et but. Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha jusqu’à la montagne de Dieu. C’est la marche d’une vie. Oui Dieu est là, il t’appelle à la vie.
St Benoît dans sa Règle des moines reprend cet appel fondamental de Dieu à la vie : « Qui veut la vie ? Qui désire le bonheur ? » Si tu entends cet appel et si tu réponds : « Moi », Dieu te dit : « Si tu veux la vraie vie avec Dieu pour toujours : Alors, empêche ta langue de dire du mal. Tourne le dos au mal et fais le bien. Cherche la paix et poursuis-la toujours » Alors mes yeux vous regarderont, mes oreilles écouteront vos prières. Avant que vous m'appeliez, je dirai : « Me voici ! ». Cette vie, frères et sœurs, nous concerne tous.
« Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel, nous dit Jésus : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. »
Ce pain de vie que nous ingérons et qui nous fait un avec lui, nous transforme. Il nous forme à l’image du Christ, afin que soyons plein de générosité et de tendresse, afin que nous puissions découvrir la force du pardon, afin que nous soyons des artisans de paix, et que nos vies répandent la bonne odeur du Christ, en Eglise et dans le monde.