Dimanche des Rameaux, homélie du P. Abbé Vladimir
Chers Frères et Sœurs,
Au début de cette célébration, avec la foule des disciples, nous avons loué Dieu à pleine voix alors que Jésus s’approchait de la descente du Mont des oliviers. Jésus part en avant pour monter à Jérusalem et, en ce jour, il nous invite à le suivre. Il s’avance pour combattre contre la violence, le mal et la mort mais il le fait, les mains nues, en se donnant totalement puisqu’il n’a même pas retenu le rang qui l’égalait à Dieu. « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faîtes cela en mémoire de moi » dit-il à ses apôtres et à travers eux cette parole nous rejoint. Il s’avance comme un serviteur non comme celui qui domine alors que ses disciples se querellent encore pour savoir qui est le plus grand. Alors qu’il prie son père, on vient l’arrêter avec des épées et des bâtons et il n’offre pas de résistance. À ceux de ses disciples qui veulent frapper avec l’épée, il dit : « Restez en là ». « Il ne s’est pas dérobé, il a présenté son dos à ceux qui le frappaient et ses joues à ceux qui arrachaient sa barbe » comme l’avait annoncé le prophète. Il pose son regard sur Pierre qui vient de le renier par trois fois, il offre le paradis au bon larron et prie son Père : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ». Comme il le manifeste dans sa prière, s’il y a en lui un combat car c’est l’étymologie et le sens du mot agonie, celui-ci n’a pour but que d’adhérer toujours plus à la volonté du Père. « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant ; que soit faite non pas ma volonté mais la tienne ».
Comme l’a compris le larron, il n’y a en lui aucun mal. Comme le perçoit le centurion : « Celui-ci était un homme juste » et même bien au delà de cela, il est le juste par excellence, il est celui qui nous rend juste en nous accordant le salut. Il a pris sur lui tout notre malheur, notre péché et notre misère sans avoir aucune part au mal. Et pour nous, le suivre, ce n’est rien d’autre que de nous laisser transformer pour avoir en nous et entre nous les sentiments du Christ Jésus. Ce n’est que de cette manière que nous pouvons construire la paix.
Nous sommes entrés dans cette église avec des rameaux à la main, signes de paix offerts à notre Roi Pacifique. Contemplons le, comme de l’intérieur, dans sa passion pendant toute cette semaine. Laissons nous construire par ses gestes et ses paroles tels que les Évangiles nous les rapportent. Il est ouvert à tous et ne refuse personne. Il n’est que pardon et miséricorde. Ce n’est pas sur lui que l’on peut s’appuyer pour justifier un quelconque combat sinon à la suite du sien celui contre nos passions, notre égoïsme et notre mépris des autres, sources de toutes les guerres comme l’actualité nous le rappelle encore aujourd’hui.
Et comme dans ce combat, nous sommes encore faibles et vacillants, disons avec le larron :
« Jésus, souviens toi de moi dans ton Royaume »
Oui, frères et sœurs , pleurons toutes les larmes de notre cœur en priant pour la paix que seul Dieu peut donner.