12ème dimanche du Temps Ordinaire – A, homélie de frère Bartomeu
Chers frères et sœurs, la lecture du livre du prophète Jérémie et le psaume que nous avons entendus tout à l’heure, nous ont rapporté un écho de la liturgie de la semaine sainte. En fait ce même passage du prophète nous est lu le vendredi avant le dimanche des rameaux, et le psaume nous l’entendons le mercredi saint. Et alors, bien sûr, ils nous parlent de Jésus allant à la passion.
C’est sa voix que nous entendons dans le psaume : « C’est pour toi que j’endure l’insulte, que la honte me couvre le visage : je suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. L’amour de ta maison m’a perdu ; on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi. » Comme nous avions déjà entendu la voix de Jésus lorsque le prophète disait : « Seigneur de l’univers, c'est à toi que j’ai remis ma cause. » Et encore – prophétie de la résurrection : « Chantez le Seigneur, louez le Seigneur : il a délivré le malheureux de la main des méchants. »
Aujourd’hui le prophète et le psaume nous aident à comprendre la page de l’évangile selon saint Matthieu que – dans la lecture suivie de cet évangile – nous venons d’écouter.
Jésus nous a dit : « Ne craignez pas les hommes… Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme… » Ce que le psaume nous aide à vivre lorsque nous pouvons joindre notre voix à celle du Christ : « C’est pour toi que j’endure l’insulte… L’amour de ta maison m’a perdu… », après lui avoir dit avec le prophète : « C’est à toi que j’ai remis ma cause ».
Jésus nous disait encore : « Vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. » Et avec le psaume nous proclamons : « Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête : “Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu !” Car le Seigneur écoute les humbles. »
Et lorsqu’il nous dit : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux », nous disons avec le prophète : « Mais le Seigneur est avec moi », et avec le psaume nous chantons : « Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi, dans ta grande tendresse, regarde-moi. »
Ce que Jésus disait aux Apôtres le prophète et le psaume nous aident à l’entendre comme une invitation à vivre en « ayant toujours en nous – selon l’expression de la lettre aux Philippiens – les mêmes sentiments qu’a eus le Christ Jésus » (Ph 2,5).