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 2 novembre, commémoration pour les défunts, homélie du P. Abbé Vladimir

Chers Frères et Sœurs,
Même s’ils n’en ont pas forcément la même interprétation, les anthropologues s’accordent sur le fait que chez les humains, l’apparition des sépultures est accompagnée de signes témoignant chez les personnes enterrées du soin des malades, des blessés et des plus faibles. C’est ce que nous dit à sa manière l’Évangile que nous venons d’entendre mais aussi beaucoup d’autres textes de l’Écriture que nous utilisons lorsque nous prions pour les défunts. Dans la parabole de Luc, il y a comme un double retournement. Ceux qui attendent et qui veillent, s’ils servent, se retrouveront dans la position d’être servis et celui qui les servira, c’est celui qui est le maître et qui ne devrait d’aucune manière le faire. Il en est de même dans la description du jugement dernier que l’on trouve à la fin de l’Évangile de Mathieu. C’est dans les pauvres, les étrangers, les prisonniers, ceux qui semblent au mieux ne rien valoir que le maître et Seigneur de Tout est servi ou rejeté.
Alors que nous prions pour nos frères et sœurs défunts, il est bon de nous rappeler ce retournement opéré par le Seigneur puisque « si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur ; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Ainsi, dans notre vie comme dans notre mort, nous appartenons au Seigneur. Car, si le Christ a connu la mort, puis la vie, c’est pour devenir le Seigneur et des morts et des vivants ».
Prier pour les défunts, c’est accepter cette fragilité et cette faiblesse dont notre mortalité est le signe le plus fort puisque c’est par elle que le Christ est passé pour nous donner la vie. C’est entrer dans le retournement dont la Croix est le signe. C’est même faire plus qu’accepter notre limite, c’est la recevoir comme un grâce, non pas la grâce à bon marché mais une grâce gratuite et déroutante qui nous met en communion les uns avec les autres. Veillons donc dans la prière, conscients de nos faiblesses et de nos péchés pour prier pour ceux qui nous ont précédé. Veillons dans la prière devant Dieu auprès de qui abondent la miséricorde et le rachat. Contemplons le Christ qui a changé la mort en vie et acceptons de cheminer avec lui petit à petit jusque là.
« Mon âme attend le Seigneur
plus qu’un veilleur ne guette l’aurore »