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Baptême du Seigneur, homélie de frère Bartomeu

Voici qu’aujourd’hui, chers frères et sœurs, les cieux s’ouvrent sur le Jourdain, l’Esprit de Dieu, comme une colombe, descend sur Jésus et la voix du Père proclame : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie. »
C’est la voix du Seigner qui domine les eaux, voix du Seigneur dans sa force, voix du Seigneur, éblouissant de sainteté. C’est la voix du Père qui lui rend témoignage en le nommant Fils bien-aimé, tandis que l’Esprit, sous forme de colombe, confirme la vérité de cette parole. (Antienne de la liturgie byzantine)
Sur la montagne de la transfiguration, les trois disciples entendront à nouveau cette voix qui, de la nuée lumineuse qui les couvrait de son ombre, disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » (Matthieu 17,5).
Or, ce « en qui je trouve ma joie » d’aujourd’hui et du jour de la transfi-guration correspond au « aux hommes, qu’Il aime » du jour de Noël (Luc 2,14). L’amour avec lequel le Père aime les hommes, auxquels les anges an-noncent la paix sur la terre, est la même joie qu’il trouve en son Fils bien-aimé.
Et, si les eaux du Jourdain ont accueilli Jésus et l’ont manifesté comme le Fils et l’envoyé du Père, nous, lors de notre baptême, nous avons été immergés dans les eaux du Jourdain spirituel, eaux sanctifiées par le Seigneur lui-même. C’est pourquoi nous aussi nous devons lever les yeux de notre âme pour voir les cieux ouverts et entendre la voix du Père qui nous appelle fils bien-aimés.
Ce n’est plus nous qui vivons, en effet, mais c’est le Christ qui vit en nous (Galates 2,20). Car nous avons reçu un Esprit qui fait de nous des fils, et c’est en cet Esprit que nous crions « Abba, Père ! » (Romans 8,15). « Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés en-fants de Dieu – et nous le sommes » (1 Jean 3,1).
Cependant, si, « dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, ce que nous serons n’a pas encore été manifesté » (1 Jean 3,2). Il a daigné nous ad-mettre au nombre de ses enfants. Qu’il n’ait pas sujet un jour, de s’affliger de notre mauvaise conduite et, comme un père offensé, de priver ses fils de leur héritage (Règle de saint Benoît Prologue, 5-6).
Le jour de l’Épiphanie nous avons entendu la proclamation de la date de la prochaine sainte Pâque. C’est vers elle que nous tourne la fête d’aujourd’hui, qui annonce déjà le départ de Jésus au désert, où nous le sui-vrons bientôt pendant le carême.
En effet, « nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jé-sus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême » (Romains 6,3), nous avons été mis au tombeau avec lui et nous sommes aussi ressuscités avec lui par la foi en la force de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts (Co-lossiens 2,12).
C’est déjà la Pâque que préfigure le baptême du Seigneur. Les yeux fixés sur la Pâque, marchons dans l’assurance et la joie.
La voix du Seigneur qui domine les eaux dira de chacun d’entre nous : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie. »