7e dimanche de Pâques – C, homélie de frère Bartomeu
Chers frères et sœurs, au commencement de la Veillée Pascale nous avons entendu la lecture de la première page de la Bible dans le livre de la Genèse : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre… » (Gn 1,1). Et voici que tout à l’heure, alors que nous approchons de la fin du Temps Pascal, nous avons entendu, dans l’Apocalypse de saint Jean, les dernières paroles de la Bible : « Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! » Symboliquement nous avons parcouru toute la Bible.
Pâques, ce jour qui en dure cinquante, est chaque année le sacrement de toute notre vie de chrétiens. Et nous y apprenons à lire la Bible lorsque le Christ ressuscité ouvre l’intelligence des disciples à la compréhension des Écritures et de tout ce qu’il y a écrit à son sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes (Lc 24,25-27 et 44-47).
C’est en comprenant ce qui dans les Psaumes concerne le Christ que nous apprenons à les lire, à les écouter, à les prier. Et on pourrait dire que c’est Étienne qui a été le premier à le faire, dans la page des Actes des Apôtres que nous avons entendu lire tout à l’heure.
Étienne, le premier martyr, dans sa mort a suivi l’exemple de Jésus. Comme Jésus qui avait dit : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34), Étienne, avant de s’endormir dans la mort, « s’écria d’une voix forte : Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Le Vendredi saint nous avons entendu aussi que Jésus, sur la croix, poussa « un grand cri : Père, entre tes mains je remets mon esprit. Et après avoir dit cela, il expira » (Lc 23,46). C’étaient des paroles du psaume 30, que nous avons entendu ce jour-là comme de la bouche de Jésus, avant la lecture de la Passion : « En toi, Seigneur, j’ai mon refuge ; garde-moi d’être humilié pour toujours. En tes mains je remets mon esprit » (Ps 30,2.6). Et voici qu’aujourd’hui nous avons entendu Étienne qui, « pendant qu’on le lapidait, priait ainsi : Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » Les paroles du psaume que Jésus avait adressées au Père, Étienne les adressa à Jésus.
Désormais, comme nous le trouvons dans beaucoup de pages du Nouveau Testament, ce que les Psaumes disaient de Dieu ou à Dieu, nous le disons du Christ, au Christ ou avec le Christ.
C’est ce que nous invitait à faire le psaume que nous avons écouté ce matin après avoir entendu la prière d’Étienne. Depuis qu’il a « contemplé les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu » et, avec les paroles du psaume, a adressé sa prière au « Seigneur Jésus », c’est de lui qu’avec le psaume, après que nous célébré son Ascension, nous proclamons : « Le Seigneur est roi, le Très-Haut sur toute la terre ! » C’est de lui que nous disons : « Les cieux ont proclamé sa justice. » C’est de lui que nous disons : « Tous les peuples ont vu sa gloire. » C’est à lui que nous disons : « Tu es, Seigneur, le Très-Haut sur toute la terre. »
« Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! »