Semaine sainte lundi, homélie frère Marie
Jean 12, 1-11 ; Isaïe 42, 1-7
A l’orée de sa passion, lors d’un repas dans la maison de Lazare, Marthe et Marie, Marie s’approche de Jésus avec un flacon de parfum précieux, un nard très pur pour oindre les pieds de Jésus et les essuyer avec ses cheveux ; ce n’est peut-être pas pour rien le mot grec utilisé par Jean pour désigner cette pureté, a la même racine que le mot foi.
A travers ce geste Marie exprime non seulement la reconnaissance envers Jésus d’avoir relevé son frère Lazare d’entre les morts, mais exprime aussi en anticipation la profondeur de sa foi et de son amour envers lui. Lui qui ne faiblira pas et établira le droit sur la terre, annonce Isaïe.
Judas se scandalise de ce que ce parfum très coûteux soit ainsi gaspillé, alors qu’on pourrait en tirer un bénéfice utile en le vendant.
Ce nard très pur nous dit quelque chose de la gratuité de l’amour, le cœur de Marie discerne et exprime cette gratuité. Cela nous parle aussi dans une société où tout doit-être utile, rentable, efficace et marchand, jusqu’à la notion de service qui devient un éventail de prestations monnayables.
Jésus donne un sens prophétique à cette onction : Laissez-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement.
Car le véritable flacon de nard pur qui va être bientôt brisé, c’est Jésus lui-même.
Lui qui ne brise pas le roseau froissé, va être brisé sous les coups de la passion, écartelé sur la croix et mis au tombeau. De ce vase pur va se répandre sur l’humanité le parfum très pur de l’amour divin, un parfum sans prix, un parfum gratuit qui donne vie à travers la foi en sa résurrection.
Oui, que notre foi dans la célébration de ces jours saints se laisse imprégner par la bonne odeur du Christ qui va se répandre sur nous. Et devenons nous-mêmes onction fraternelle les uns pour les autres.