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Fête de la Visitation, homélie de frère Marie

La visitation de Marie à Elisabeth est la figure de toute vraie rencontre. 

Mystère de l’hospitalité réciproque la plus complète.

Chacune porte en elle un mystère caché à l’intérieur. Marie la vierge porte le fruit d’un consentement à une parole divine, et Elisabeth la stérile porte en elle le fruit d’une miséricorde. 

 Marie pleine de la Parole de vie s’élance vers la maison d’Elisabeth, car elle a appris que Dieu lui avait fait miséricorde. 

Est-ce que la miséricorde de Dieu ne plane pas sur tous ?

Marie est aussi porteuse de bénédiction, porteuse de la bénédiction de Dieu  incarnée en elle et destinée au monde entier. La bénédiction est venue à la rencontre de l’espérance des pauvres de cœur, de ceux qui abritent la petite flamme de la foi, et elle devient manifestation pour tous, épiphanie.

En tant que chrétiens ne sommes-nous pas appelés comme Marie à cette mission d’apporter cette présence du Verbe qui éclaire et qui appelle l’Esprit Saint à la croisée de nos rencontres ?

Marie n’a rien entre les mains, pas de leçon à donner, ni de connaissances apprises ni de projet pastoral. Elle souhaite la paix à Elisabeth. La Paix est la première salutation de l’apôtre :

« Voici que je vous envoie…N’emportez rien pour la route…Dans toute maison où vous entrerez dites ‘ Paix à cette maison’ »

Cette ‘paix’, ‘shalom’ en hébreu ou dite en grec sur le registre de la joie ‘réjouis-toi’, exprime l’accomplissement de la promesse divine, l’horizon d’une plénitude.

Nous approchons-nous de l’autre, du voisin comme de l’étranger avec ce désir dans le cœur ?

La vraie rencontre est dépendante de la gratuité. 

Dans cette gratuité s’exprime un non-désir de puissance, une abstention d’emprise, s’exprime une identification à la figure du ‘serviteur’.

La rencontre est aussi une véritable expérience de l’humilité dans toute sa fécondité. Ainsi nous faisons nôtre chaque jour, pour nous en imprégner le chant de Marie :

« Le Seigneur s’est penché sur son humble servante…le puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ».