Dimanche des Rameaux, homélie du P. Abbé Vladimir
Chers Frères et Sœurs
Voici que symboliquement, nous sommes entrés avec le Seigneur à Jérusalem, criant : « Hosanna, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ». Monté sur un ânon et non sur les nuées du ciel, le Seigneur entre comme un roi et c’est pour nous un signe et un appel. Dans un monde de justice, non marqué par le péché comme est le notre, il serait venu sur les nuées du ciel mais, pour nous pécheurs, il vient en roi pacifique sur cet ânon que personne n’a encore monté et qu’il restituera juste après. Il y a ceux qui marchent devant, il y a ceux qui marchent derrière, il y a ceux qui ne sont pas encore venus mais tous nous sommes invités à le suivre.
« Béni soit le règne qui vient celui de David, notre père, Hosanna au plus haut des cieux », avons-nous encore chanté. En écoutant le long récit de la Passion tel que Marc nous la raconte, nous voyons se réaliser ce qui était annoncé dans le récit de l’entrée à Jérusalem. Nous entendons comment le Règne de dieu arrive et comment nous sommes tous invités à y prendre part comme à la table d’un festin.
Comme l’annonce le psaume : « la terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur, chaque famille de nations se prosternera devant lui. Oui au Seigneur la royauté ». Mais le chemin par lequel le Christ y parvient et où nous sommes invités à le suivre est celui où il est triste à en mourir, livré aux mains des pécheurs, accusé par de faux témoins, tourné en dérision et insulté. C’est sur cette voie du salut qu’il donne sa vie après avoir fait sienne la prière de tous ceux qui se sentent abandonnés par Dieu.
C’est le même psaume qui dit en effet :
« Mon Dieu, Mon dieu, pourquoi m’as tu abandonné ?
Ils me percent les mains et les pieds,
Je peux compter tous mes os,
Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort on vêtement »
Oui Frères et Sœurs,
Voici comment le règne de Dieu a été révélé, voici comment la joie est entrée dans le monde, voici comment la louange universelle peut éclater lorsque Jésus poussant un grand cri expira et que le voile du temple se déchira. Jésus, le Christ, le Messie, Dieu fait homme nous a tous rejoint dans la détresse pour que resplendisse la croix comme arbre de la rédemption universelle et que le centurion, premier fruit de toutes les nations s’écrie : « Vraiment cet homme était Fils de Dieu »
Voilà le chemin, où nous sommes invités, non avec nos propres forces mais par la grâce de Dieu, ceux qui marchent devant, ceux qui marchent derrière et ceux qui ne sont pas encore venus. C’est le chemin de la vie qui se donne, qui se partage pour en sauver d’autres comme le gendarme qui s’échange contre un otage, le bateau qui recueille un migrant en mer et comme dans d’autres gestes de dons qui sont invisibles. D’une certaine manière nous n’avons pas à chercher ce qu’il faut faire, cherchons juste à suivre le Christ.
« Et moi je vis pour lui
On annoncera le Seigneur aux générations à venir »