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Dimanche de Pentecôte, homélie de frère Marie

 

Si je voulais définir par deux mots l’Esprit Saint, je choisirais : le don et le lien.
C’est à travers le sacrement du baptême que ces deux aspects se réalisent comme don de vie nouvelle et lien permanent au mystère du Christ qui fait communion et qui forme le mystère de l’Eglise.
Les Ecritures nous disent que l’Esprit est souffle : puissance vivifiante et aimante de Dieu qui accompagne sa création. L’Esprit remplit l’univers, et il soutient tout dans l’existence. L’Esprit est lumière en qui il n’existe aucun mal et aucune ombre, l’Esprit est amour, et Dieu est Esprit nous dit st Jean. L’Esprit est aussi soutient, il maintient et fortifie notre foi à travers même notre humaine faiblesse, à travers nos hésitations, nos doutes et nos peurs. Il prie en nous.
L’Esprit Saint est don, par son effusion en nos cœurs c’est l’amour du Père et du Fils qui est donné aux croyants en guise de Loi. C’est le don de la vie nouvelle. L’Esprit Saint est lien, il est lui-même cette Nouvelle Alliance, qui est réalisée en Christ et qui nous est communiquée. Il nous lie au Christ Jésus pour avancer et vivre notre mystère d’enfants de Dieu, il nous lie les uns aux autres à travers nos diversités et notre unicité, il nous lie à la création qui nous entoure. C’est lui qui façonne en nous des entrailles de compassion et de miséricorde.
« Ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu. » nous dit St Paul
Il nous fait nous écrier : « Abba ! Père ! »
A quelle liberté nous pousse l’Esprit de Dieu ?
L’Esprit Saint nous libère en ce qu’il nous ouvre à l’écoute et la réception de la Parole de Vie.
Cette parole de vérité qui nous engendre, comme le dit l’épître de Jacques, qu’il nomme aussi loi parfaite de liberté.
Il y a donc un lien indissociable entre Parole et Esprit, Liberté, Vie, Vérité et Amour.
Si nous voulions résumer, la Parole réalisée en Jésus-Christ est loi nouvelle dans l’Esprit.
Mais qui dit Loi Nouvelle dans l’Esprit, dit obéissance dans la foi et son opposé désobéissance comme résistance à l’Esprit.
L’Esprit Saint suscite en nous de grandes aspirations, un désir de conversion, un désir de changement de vie. Un changement de vie qui, par un agir plus juste, plus proche de l’exigence de sainteté nous met en tension vers Dieu. Nous met aussi en tension de communion les uns envers les autres. En tension de don et de pardon.
Mais ne nous y trompons pas, l’Esprit Saint n’est pas un cocon maternant et sécurisant, l’Esprit ne nous laisse pas tranquille, justement car il œuvre à la sainteté.
Lors du baptême de Jésus au Jourdain, l’Esprit Saint descend sur Jésus et la voix du Père le désigne comme le Fils bien-aimé. Tout pourrait s’arrêter là, mais non l’Esprit pousse Jésus au désert pour affronter les tentations, pour affronter cette petite voix du diable qui lui souffle que s’il est Fils de Dieu, il pourrait s’éviter les soucis, les déboires et les privations du commun des mortels. Là sont peut-être les tentations courantes du chrétien. Il en de même pour nous, l’Esprit Saint nous assure que nous sommes des enfants bien-aimés, mais cet amour nous pousse sur les pas de Jésus, pour nous laisser engendrer à notre vie nouvelle et résister à nos fausses sécurités, nos fausses tranquillités et peut-être à nos compromissions, bref à tout ce qui nous soustrait à notre profondeur humaine où nous attendent le Christ et l’Esprit. C’est dans cette conduite de l’Esprit, cette tension permanente de l’Esprit, que Jésus nous assure sa joie et sa paix.