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Fête des Saints fondateurs de Cîteaux, homélie du P. Abbé Vladimir

Chers Frères et Sœurs,
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime » dit le Seigneur Jésus à ses apôtres avant de donner sa vie pour tous les hommes car il aime et nous demande d’aimer tous les hommes, nos amis comme nos ennemis. Nos fondateurs, Robert, Albéric et Etienne mais en fait tout le groupe qui partit avec eux le 21 mars 1098 suivant les récits qui nous sont parvenus, ont reçu chacun dans sa singularité mais aussi tous ensemble un appel dans la foi à tout quitter pour suivre le Christ pauvre et son Évangile. Cet appel, ils l’on reçu dans la foi, gratuitement. C’est le saint appel dont parle la deuxième lettre à Timothée qui nous demande de compter sur « la puissance de Dieu qui nous a sauvés et appelés par un saint appel, non en vertu de nos mérites, mais en vertu de son propre dessein et de sa grâce ». Cet appel, nous sommes qui sommes leurs lointains héritiers, nous l’avons nous aussi reçu dans la foi, elle qui fait de nous des étrangers et des voyageurs. Notre vocation, c’est d’abord ce don, cet appel auquel nous consentons pour pouvoir y répondre. Notre vocation, comme celle de nos pères, ce n’est pas d’abord faire telle ou telle chose, ce n’est pas remplir un rôle mais c’est nous laisser transformer pour faire de notre vie un don dans l’amour sous la conduite de l’Évangile. Nous sommes tous des rescapés, avec le Christ nous avons traversé la mer pour que le Seigneur manifeste en nous la richesse de sa miséricorde. C’est pour cela que nous nous réunissons dans l’église de jour comme de nuit pour chanter sa victoire. Nous sommes ainsi les héritiers de Notre Père Etienne qui écrivait vers la fin de sa vie aux moines de Sherborne : « Avec mon bâton, j’ai traversé la mer de sorte qu’en moi, le plus petit d’entre vous tous. . . le Seigneur fit voir les richesses de sa miséricorde ». Oui le Seigneur nous a fait miséricorde.
« Chantons au Seigneur un chant nouveau »
Nous qui sommes des vases vides et fragiles, des vases d’argile, laissons nous remplir par le don de l’amour du Christ pour qu’il nous transforme. Et puisque l’amour lui-même est connaissance, si nous faisons de notre vie un don, nous yeux s’ouvriront et nous pourrons tout contempler gratuitement le monde et nos frères comme un don que le Seigneur nous fait.
Vivant d’une foi brulante, nous pourrons alors chanter comme le merle de la chanson, « chanter dans la nuit profonde, apprendre à voir, toute la vie.
Tu attendais juste ce moment pour être libre ».
« Car la foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas ».