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Solennité de Saint Joseph, homélie du P. Abbé Vladimir

Chers Frères et Sœurs,

Alors que nous nous acheminons vers la fin de ce carême, aujourd’hui en fêtant saint Joseph, nous entendons l’apôtre nous dire que l’on devient héritier grâce à la foi. « La foi qui est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas » comme le dit la lettre aux hébreux. Cette foi, nous pouvons la contempler en Joseph qui est l’homme juste par excellence puisque c’est la foi qui rend juste. C’est grâce à la foi de Joseph que Jésus devient héritier d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. C’est grâce à la foi de Joseph qu’il est Fils de David, Roi, Christ et Messie. Mathieu veut ainsi déjà nous faire comprendre qu’en Celui auquel Joseph donnera le nom de Jésus, c’est à dire Le Seigneur Sauve, tout est accompli, un Sauveur nous est donné. Et tout cela se réalise dans le silence. Joseph qui est l’homme de la foi est aussi l’homme silencieux par excellence. Luc, dans le récit de l’annonce faite à Marie, nous montre le dialogue entre Marie et le Messager divin. Rien de tel dans le passage de l’Évangile que nous venons d’entendre où il nous est simplement dit que Joseph, à son réveil, fit ce que l’ange lui avait prescrit. C’est ce qu’il fera une deuxième et une troisième fois lors de la fuite et du retour d’Egypte et, ceci, afin que l’Écriture soit accomplie. La foi de Joseph est une foi qui écoute, qui obéit, qui agit. Il y a un trouble en Joseph que l’Évangile ne détaille pas et que les traditions orientales et occidentales interpréteront de manière différente. Mais ce trouble qui semble mettre un obstacle au projet de salut de Dieu puisqu’il a le projet de renvoyer Marie en secret se résout grâce à l’obéissance de la foi de Joseph, l’homme qui écoute dans le silence : « Joseph, ne crains pas de prendre, chez toi, Marie ton épouse ». Comme le dit encore la lettre aux hébreux, grâce à leur foi, les justes même après leur mort nous parlent encore. Joseph nous parle encore aujourd’hui, il est pour nous un exemple, un modèle et un intercesseur.

L’oraison de la fête de ce jour nous dit que s’il fut confié à Joseph à l’aube des temps nouveaux la garde des mystères du salut, il est donné à l’Église c’est à dire à chacun d’entre nous de veiller sur leur achèvement. Espérant contre toute espérance, cela nous est donné grâce à la foi. Ne craignons pas mais écoutons. À chacun d’entre nous, à la mesure de notre foi, le Père nous demande de communier à l’œuvre de salut de son Fils, de l’accueillir, de le suivre. En ces temps qui ne sont pas simples, qui peuvent sembler même inquiétants, écoutons dans le silence ce que l’Esprit dit sans nous laisser troubler. Notre faiblesse, c’est notre force pour que la grâce de Dieu se déploie dans la faiblesse et que nous soyons ainsi de fidèles témoins des mystères du salut.