Vigile pascale, homélie du P. Abbé Vladimir Gaudrat
Chers Frères,
Nous avons entendu Mathieu nous le raconter dimanche dernier : le rideau du sanctuaire se déchira en deux, la terre trembla, les roches se fendirent et puis vint le temps du silence lorsqu’on déposa le Sauveur au tombeau. Ce temps du silence, le Christ, à deux reprises, l’avait annoncé lorsque dans l’Évangile de Mathieu que nous lisons aussi en cette nuit, il avait parlé du signe de Jonas. Voici que dans le silence, le crucifié s’en est allé rejoindre tous ceux qui gisaient dans la mort jusque dans les profondeurs des enfers, sans aucune distinction, jusqu’au premier homme disaient les Pères, comme pour n’en oublier aucun. Ce que Jésus n’avait pas encore accompli dans sa vie, il l’accomplit par sa mort et son retour à la vie. Il devient le Sauveur de tous. Il récapitule tout en lui.
Et voici que dans l’obscurité de cette nuit, une parole est confiée aux femmes pour qu’elles en soient les témoins. La terre tremble de nouveau et les gardes tombent à terre mais l’ange dit aux femmes : « Soyez sans crainte. Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici car il est ressuscité comme il l’avait dit ». Cette parole retentit dans le silence tout autant que son messager brille comme l’éclair. Mais cette parole n’est pas à conserver, elle est à transmettre et voilà les femmes qui courent éclairées par elle : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée » leur dit Jésus lui-même venant comme en passant à leur rencontre sans se laisser retenir.
Et comme de mains en mains, à travers les siècles, cette parole nous est parvenue jusqu’à aujourd’hui, en cette nuit unique, à ce moment de nos vies où les hommes devraient être ensemble et sont séparés les uns des autres. Mais cela n’est-il pas comme le dévoilement d’une part