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2ème dimanche de l’Avent – C, homélie de frère Bartomeu

 

Chers frères et sœurs, la lecture de l’évangile à la messe commence le plus souvent par la référence imprécise : « En temps-là… » Et voici que tout à l’heure, d’une manière bien inhabituelle, elle a commencé avec un référence bien précise : « L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe… » L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, c’est-à-dire entre septembre-octobre 27 et septembre-octobre 28.
Oui, nous pouvons placer Jésus Christ avec précision dans l’histoire : d’une part dans l’histoire politique, avec l’empereur Tibère à Rome, Ponce Pilate en Judée, Hérode en Galilée et son frère Philippe dans les régions à l’est du Jourdain, d’une autre part dans l’histoire religieuse, avec les grands prêtres Hanne et Caïphe. Et nous retrouverons ces mêmes personnages, trois ans plus tard, au moment de la passion de Jésus.
L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, donc, « la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie. Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés. » Mais la voix du prophète nous invite non pas à regarder vers le passé mais à préparer le chemin du Seigneur, chemin qui nous mènera au jour où « tout être vivant verra le salut de Dieu. » Et l’apôtre Paul nous di-sait : « J’en suis persuadé, celui qui a commencé en vous un si beau travail le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. »
Ce temps de l’« Avent », c’est-à-dire de la « venue » du Seigneur, est un temps de préparation à la célébration de Noël, de la Nativité de Notre Sei-gneur Jésus-Christ, lorsqu’il est venu. Mais c’est surtout un temps où nous cherchons plus intensément – en reprenant les paroles de Paul – à être « purs et irréprochables pour le jour du Christ, comblés du fruit de la justice qui s’obtient par Jésus Christ, pour la gloire et la louange de Dieu. » Et avec la prière au commencement de cette liturgie, nous avons demandé : « Sei-gneur tout-puissant et miséricordieux, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils. »
Saint Benoît, au commencement de sa Règle, nous dit ce que doit être notre vie maintenant, pour que le souci de nos tâches présentes n’entrave pas notre marche à la rencontre de Jésus-Christ : « ...le Seigneur attend que nous répondions chaque jour par des actes à ses saints enseignements… Voilà pourquoi les jours de cette vie nous sont accordés comme un sursis en vue de l’amendement de notre mauvaise conduite, selon le mot de l’Apôtre : Ne sais-tu pas que la patience de Dieu te conduit à la pénitence ?... Tandis qu’il en est encore temps, donc, il nous faut à présent courir et accomplir ce qui nous profitera pour toujours. » (Prologue 35-36 et 44)
Vivons bien, vivons intensément ce temps de sursis qui nous est don-né. « Ainsi – comme nous le disait encore l’Apôtre – nous serons purs et irré-prochables pour le jour du Christ, comblés du fruit de la justice qui s’obtient par Jésus Christ, pour la gloire et la louange de Dieu. »