logo fond

Index de l'article

29ème dimanche A, homélie de frère Marie

Mt 22, 15-21 ; Th 1, 1-5b ; Is 45, 1.4-6 ; Ps 95

Chers frères et sœurs, comme à chaque célébration eucharistique c’est notre foi qui nous rassemble. Comme nous le rappelle l’apôtre Paul, dans notre prière commune nous faisons mémoire de cette foi que la parole de l’Evangile de Jésus-Christ, par la puissance de l’Esprit Saint, a engendrée en nous. Ce n’est pas une foi morte, c’est une foi active qui doit porter témoignage da la présence de Dieu en ce monde. Une foi qui s’accompagne d’une charité qui se donne de la peine pour changer le monde, car elle découle de l’amour de Dieu pour chacun de nous. Une foi qui témoigne d’une espérance qui tient bon au cœur des défis de ce monde, car cette espérance est fondée sur la victoire du Christ Jésus, victoire de sa vie sur la mort, victoire de son amour sur la haine et victoire de sa douceur et de sa vérité sur la violence.
Mais une grande question nous habite : Comment mettre en œuvre notre foi chrétienne dans un monde, une société, une culture ambiante dont bien des aspects nous semblent si contradictoires ? Nous savons combien les réponses chrétiennes à cette question seront diverses selon nos tendances religieuses, traditionnelles, progressistes etc. ou selon nos sensibilités politiques ou sociales…les débats peuvent être féroces et sources de divisions.
Face à cette grande question Jésus nous donne aujourd’hui un enseignement. Ses adversaires lui tendent un piège, sur cette même question : Toi qui enseignes toujours le chemin de Dieu en vérité sans te laisser influencer par personne : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? – Que dis-tu ?
Jésus ne laisse pas enfermer dans ce piège, il n’est ni un agitateur politique, ni un fanatique religieux. Il ne cherche pas à opposer un pouvoir politique et un pouvoir de Dieu. Le Fils de Dieu ne cherche même pas à imposer un pouvoir théocratique. Jésus est venu combattre les forces du mal qui empoisonnent l’esprit des hommes. Jésus a enseigné que le royaume de Dieu a fait irruption, non à côté ou à part de notre monde, mais au cœur même du monde, pour ouvrir un nouveau chemin de vie et de lumière en ce monde.
Sa réponse est claire : Il y a un discernement à faire, nous dit-il, et ce discernement, il est à faire en conscience, à la lumière de votre foi, de votre charité et de votre espérance. C’est à la lumière de l’Evangile qu’il nous faut dénouer l’amalgame entre ce qui appartient à César et ce qui appartient à Dieu. Nous sommes à l’effigie du Christ, à l’image de Dieu, c’est-à-dire que cette image de Dieu en nous, nous pousse à la vraie liberté des enfants de Dieu, pas à des formes aliénantes de soumissions, qu’elles soient religieuses ou politiques. En conscience, notre vocation chrétienne est de faire briller cette image de Dieu en ce monde à travers nos engagements religieux, sociaux ou politiques, pour devenir, à l’image du Christ Jésus, des serviteurs de la parole et de l’amour de Dieu pour ce monde qui a tant besoin d’idéal et d’espérance. Des serviteurs de la beauté de la vie. Pour être au service de la dignité d’enfant de Dieu qui nous habite tous. Ainsi nous rendrons à Dieu ce qui est à Dieu et nous prendrons notre part au bien de ce monde.