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Jour de Noël, homélie du Père Abbé Vladimir 

 

Chers Frères et Sœurs,

Ce que nous avons célébré cette nuit devant la crèche, contemplant un Dieu qui se fait pauvre pour notre salut, nous le célébrons aujourd’hui le regard du cœur fixé sur la gloire de celui qui, bien que portant l’univers par sa parole puissante, est venu rejoindre tous les hommes de toutes les époques et de tous les pays.
La gloire de Dieu se révèle dans cet enfant, la gloire de Dieu se révèle dans la parole, la gloire de Dieu se révèle dans l’histoire de cet homme qui vient au monde comme un étranger. « Il est venu dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence mais le monde ne l’a pas reconnu ».
Après nous avoir parlé de bien des manières, Dieu nous a parlé par son Fils. Et cette parole qui est comme son dernier mot nous donne la lumière et la vie. Elle nous donne le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Regardons cet enfant qui ne parle pas encore mais dont le silence est tellement éloquent. La Parole qui a créé les mondes s’est faite silencieuse pour rejoindre tous les sans – voix. Regardons l’homme qu’il deviendra parcourant les chemins de son peuple, messager de la paix et de la bonne nouvelle dont les pas sont si beaux. Le Fils unique – engendré qui est héritier de toutes choses a partagé les routes des hommes pour leur enseigner la voie du salut par ses gestes et ses paroles. Regardons le lorsqu’il se donne totalement sous le signe du pain et du vin ainsi que sur la croix. Dieu n’a pas d’autre visage pour les hommes et pour le monde que celui du Verbe fait chair dont la Parole se termine par un grand cri réconciliant tout le cosmos avec le Père lorsqu’il rendit l’Esprit puisque tout était achevé.
Il fait de nous ses fils, porteurs de sa parole puisque nous en vivons. Et là dans l’obscurité de ce monde qui n’a ni parole, ni place pour l’étranger qui vient de loin ou le pauvre qui est à côté, laissons nous guider par cet enfant. Il vient pour nous délivrer de la crainte. Et là dans la froideur d’un système qui ne semble se construire qu’en tournant le dos aux autres sous prétexte d’identité ou de sécurité, soyons les porteurs d’une parole vivante de réconciliation qui sait s’accompagner de gestes. Entrons avec le Verbe fait chair jusque dans cette grande peur de la vieillesse, de la maladie, de la différence et de la mort pour trouver Dieu dans toutes ces situations où nous le croyons absent. N’ayons pas peur, ouvrons grande nos portes à cet enfant parce que la vie, notre vie est en lui.
Dieu personne ne l’a jamais vu, le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père mais est venu converser avec nous dans un éternel rendez-vous, c’est lui qui l’a fait connaître.