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Fête de la présentation de Jésus au temple, homélie du P. Abbé Vladimir

Chers Frères et Sœurs,

Voici que quarante jours après avoir célébré la naissance du Sauveur, nous célébrons sa présentation au temple. Et nous pouvons chanter avec le prophète : « Dieu, nous revivons ton amour au milieu de ton temple » ou comme le chante la version latine que reprend la liturgie et que les premiers cisterciens ont beaucoup médité : « Nous avons reçu, ô Dieu, ta miséricorde au milieu de ton temple ». C’est bien ce que chante Siméon, poussé par l’Esprit Saint : « Mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples ». « Tu sauves Seigneur, l’homme et les bêtes : qu’il est précieux ton amour, ô mon Dieu ». Dans la nuit de Noël, l’ange annonçait aux bergers : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur ». Aujourd’hui dans le temple, Siméon bénit Dieu pour cet enfant « lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël ». Tout cela s’accomplit dans l’humilité, la pauvreté, la simplicité. Rien ne distingue cet enfant des autres enfants sinon qu’il nait dans une étable et est déposé dans une mangeoire et que les deux petites colombes sont l’offrande des familles pauvres. Et pourtant cet enfant dont Anne parle à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem sera un signe de contradiction et l’âme de sa mère sera traversée d’un glaive. Dans le temple, cet enfant nous est révélé aujourd’hui, lumière des nations et signe de contradiction. C’est la lumière même qui éclairant les ténèbres devient signe de contradiction. Au Seigneur Tout Puissant la lumière et à nous les chaines de nos contradictions. Mais au milieu du temple est la miséricorde. C’est cette lumière que nous avons portée en procession en entrant dans l’église. Saint Bernard nous dit que cette procession met en relief l’amour fraternel et la vie commune. Ce n’est qu’ensemble, un cœur et une âme, que nous pouvons chanter : « Dieu, nous revivons ton amour au milieu de ton temple ». Comme le dit encore saint Bernard : « Ce n’est pas une médiocre vision de Dieu que d’expérimenter combien il est bon et se laisse fléchir, car « il est vraiment bienveillant et miséricordieux, et il pardonne volontiers la méchanceté ». Sa nature est la bonté, et ce qui lui est propre, c’est de toujours faire miséricorde et d’épargner ». C’est ce que nous révèle ce petit enfant, présenté aujourd’hui dans le temple. Il nous invite humblement à nous présenter ensemble devant lui. « Il a partagé notre condition et parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion, il est capable de nous porter secours, nous qui sommes encore dans l’épreuve ».
Par grâce et par miséricorde, consacrés et devenus fils et filles par le baptême, nous sommes invités à nous présenter devant Dieu, d’une certaine manière les mains vides. Ouvrons notre cœur à la miséricorde car c’est dans notre cœur que le Christ vient faire sa demeure.
« Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles
Et la gloire habitera notre terre.