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 4ème dimanche B, homélie de frère Bartomeu

 

Chers frères et sœurs, nous avons entendu dans la lecture du livre des Lévites que le lépreux devait porter des vêtements déchirés et les cheveux en désordre, se couvrir le haut du visage jusqu’aux lèvres, et crier : “Impur ! Impur !”… Et dans la lecture de l’évangile nous avons assisté à la scène émouvante du lépreux qui vint auprès de Jésus et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Et, saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. »
Or le psaume que nous avons entendu entre ces deux textes nous a proposé une clé de lecture de cette lèpre, qui rendait impur, et de cette guérison qui était une purification. Voici ce que nous faisait dire le psaume : « Je t’ai fait connaître ma faute, je n’ai pas caché mes torts. J’ai dit : “Je rendrai grâce au Seigneur en confessant mes péchés.” Et toi, tu as enlevé l’offense de ma faute. » Voici donc que la lèpre devient une image de ma faute, de mes torts, de mes péchés.
Et ces paroles du psaume résonnent, pour nous les moines, comme des paroles reprises par saint Benoît dans sa Règle des moines, lorsqu’il nous dit que le cinquième degré d’humilité est une humble confession de nos mauvaises pensées et actions. Et il cite alors plusieurs psaumes. « L’Écriture – dit saint Benoît – nous y exhorte en disant : “Révèle ta voie au Seigneur et espère en lui.” Et elle dit aussi : “Confessez-vous au Seigneur, parce qu’il est bon, parce que sa miséricorde est à jamais.” Et à son tour le Prophète [et alors il cite] : « Je t’ai fait connaître mon délit et je n’ai pas dissimulé mes injustices. J’ai dit : je m’accuserai de mes injustices devant le Seigneur, et tu as pardonné l’impiété de mon cœur. »
Alors que nous allons commencer le temps du carême, reconnaissons notre lèpre, allons auprès de Jésus, supplions-le et, tombant à ses genoux, disons-lui : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Et faisons nôtres les paroles de notre psaume : « Je t’ai fait connaître ma faute, je n’ai pas caché mes torts. » Paroles qui deviennent étonnantes lorsque nous disons : « Je rendrai grâces au Seigneur en confessant mes péchés. » Et la réponse à cette action de grâces est : « Et toi, tu as enlevé l’offense de ma faute. »
« Heureux l’homme dont la faute est enlevée, et le péché remis ! Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense, dont l’esprit est sans fraude ! »
« Que le Seigneur soit votre joie ! Exultez, hommes rendus justes ! Hommes devenus droits, chantez votre allégresse ! »