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Nuit de Noël, homélie du père abbé Vladimir

 

Chers Frères et Sœurs,

En cette nuit bénie « tout est devenu ciel ». Ou plus exactement le Ciel s’est uni à la terre, le mur de séparation est détruit, l’univers est transfiguré et le Royaume est commencé. Comme le chante les psaumes, le ciel se réjouit est la terre est dans l’allégresse.
La liturgie nous fait chanter que la grotte est devenue le ciel. La grotte, la crèche, la mangeoire est devenue le Ciel puisqu’elle reçoit celui qui étant Dieu s’est fait faible et sans défense en prenant chair de la Vierge Marie.
De Marie, en cette nuit, nous disons aussi avec St Jean Damascène qu’elle est un ciel vivant. Lorsqu’arriva le temps où elle devait enfanter, elle mit au monde et coucha dans une mangeoire son fils premier né, le Sauveur, le Messie, le Seigneur que les anges adorent dans les cieux. Nous aussi nous sommes invités par la grâce de cette fête à renaître, à devenir des ciels vivants en nous ouvrant à l’action de grâce pour glorifier Dieu qui s’est donné pour nous afin de nous racheter et de faire de nous son peuple. Non, nous ne célébrons pas un événement du passé mais ce renouveau, cette révolution que Dieu ne cesse jamais d’apporter en ce monde depuis qu’il s’est fait homme.
Tout est devenu ciel et nous sommes invités à prendre soin de cet enfant qui nous est donné en prenant soin de tous les hommes qui, à cause de lui, sont devenus en vérité nos frères et du monde qui nous est confié puisqu’il l’a fait sien.
En cette nuit, nous sommes invités à vivre ce mystère dans la simplicité et la pauvreté. Dieu, de riche qu’il était s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté. Nous sommes invités à construire la paix mais cette paix que Dieu donne. Elle a la fragilité de cet enfant qu’avec Joseph, Marie et les bergers, nous tenons presque dans nos mains. Nous le portons dans nos prières comme un oreiller où il puisse reposer.
Et s’il faut parler de notre identité comme chrétien, c’est de l’accueil de cet enfant, Verbe livré aux mains des hommes qui bientôt sera pourchassé par Hérode que nous la recevons. Accueillons cet enfant, accueillons ces enfants refusés, maltraités, réfugiés qui dorment au coin des rues jusque dans nos pays car aujourd’hui comme hier, il n’y a pas de place pour eux. Accueillons dans notre prière ceux qui ne sont même pas nés. Laissons nous humaniser par le Dieu enfant que les bergers en cette nuit reconnaissent, emmailloté et couché dans une mangeoire comme le Messie qu’ils attendaient.
Tout est devenu ciel, un royaume que pourtant nous avons encore à construire en tissant entre nous des liens renouvelés fraternels, chargés d’amitié et d’affection.
Le Christ, Dieu fait chair ne veut pas que nous soyons ses serviteurs mais ses amis, mais ses frères. Employons-nous de toutes nos forces à vivre cette nouvelle manière d’être entre nous. Cela sera beaucoup plus efficace pour le salut de ce monde pour qui le Verbe a donné sa vie que bien des discours apparemment porteurs de vérité mais en fait de condamnation.
Oui la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes.