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Dimanche des Rameaux, homélie du P. Abbé Vladimir

Chers Frères et Sœurs,

Après avoir fait mémoire de l’entrée de Jésus à Jérusalem en célébrant le règne qui vient, celui de David notre Père. Après avoir chanté notre joie et notre foi en Celui qui nous sauve reprenant un verset de psaume : « Hosanna, Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur », nous nous unissons à tous les chrétiens dans la contemplation du mystère de notre salut, les souffrances et la mort de notre Sauveur, le. Nous le faisons dans la foi et dans l’espérance de partager cette vie qu’il a donné pour chacun d’entre nous et pour tous les hommes.
Nous venons d’entendre comment Jésus a été abandonné par ses disciples jusqu’à celui qui s’enfuit tout nu, comme il a été trahi par Judas, renié par Pierre, accusé de blasphème par les prêtres, rejeté en faveur d’un meurtrier par la foule et moqué par tous. Le récit de l’Évangile de Marc est celui qui nous montre avec le plus de force l’abandon de celui qui s’est anéanti jusqu’à la mort de la croix. Pour les Écritures et en particulier les psaumes, seul le vivant peut louer Dieu. C’est ce que chante le Cantique d’Ézéchias dans le livre d’Isaïe : « La mort ne peut te rendre grâce, ni le séjour des morts, te louer. Ils n’espèrent plus ta fidélité, ceux qui descendent dans la fosse. Le vivant, le vivant, lui, te rend grâce ». Pourtant Jésus s’abaissant jusqu’à la mort, semble totalement abandonné lorsqu’il crie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné ».
Contrairement aux apparences, c’est dans ce cri que toutes les Écritures sont accomplies. Jésus rassemble en lui tous les justes persécutés qui chantent et appellent Dieu dans les psaumes et qui malgré leur détresse ne sont pas abandonnés par Celui qui écoute le moindre cri de l’homme. « Même l’ami qui avait ma confiance et partageait mon pain m’a frappé du talon » chante un psaume et Jésus annonce que c’est celui qui se sert avec lui dans le plat qui le trahira. « Tu éloignes de moi amis et familiers » chante un autre psaume et les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent tous nous dit le récit évangélique de l’arrestation du Sauveur.
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as tu abandonné ». C’est encore aujourd’hui le cri de tous ceux qui meurent sous les bombes et les missiles, qui sont enlevés, séquestrés et torturés dans de nombreuses régions du monde. C’est le cri des migrants dont le bateau s’enfonce dans la mer et très peu pour les secourir. C’est le cri des vieillards vivants dans la solitude la plus extrême et que presque personne ne vient visiter, c’est celui des souffrants dans les hôpitaux, les prisons et tant d’autres endroits. Il a pris sur lui toutes nos souffrances.
Tous l’ont abandonné et pourtant les femmes, Marie Madeleine, Marie et Salomé espérant contre toute espérance sont là observant de loin. Tous se moquaient de lui et pourtant, le centurion seul face à la croix s’écrie : « Vraiment cet homme était Fils de Dieu ». Les prêtres et les anciens l’ont accusé de blasphème pour obtenir sa mort mais Joseph qui attendait lui aussi le règne qui vient eut l’audace d’aller chez Pilate pour demander le corps de Jésus.
« Tu m’as répondu » chante le psaume. Et nous en ce dimanche, avec les femmes, le centurion et Joseph d’Arimathie, demeurons fermes dans l’espérance, une espérance active qui nous fait nous pencher sur le cri des abandonnés. C’est sa mort en Croix qui manifeste que Jésus de Nazareth est le Juste, l’Élu, le Sauveur. Accueillons ce témoignage jusque dans celui des pauvres et humiliés qui le représentent aujourd’hui pour avoir part, tous ensemble, à la plénitude de la vie en ressuscitant avec le Christ.