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Vendredi Saint, homélie du P. Abbé Vladimir

Chers Frères et Sœurs,

Puisque tout est accompli et que le sauveur a remis l’esprit, restons dans la contemplation du côté percé d’où sont sortis l’eau et le sang. Soyons comme la colombe au creux du rocher, celle dont parle le Cantique des Cantiques qui prophétisait ce moment où s’accomplirent les Écritures quand tous les hommes regarderont celui qu’ils ont transpercé.
« Ma colombe, cachée au creux des rochers. Montre moi ton visage, fais-moi entendre ta voix ». Saint Bernard contemplant cette scène avec les yeux du cœur nous dit que ces creux du rocher sont les plaies du Christ par lesquelles s’écoulent la miséricorde :
« Pour ma part, ce qui manque en moi, je le puise hardiment dans les entrailles du Seigneur car elles débordent de miséricorde et les trous ne manquent pas, par où cette miséricorde peut se répandre. Ils ont percé ses mains et ses pieds, ils ont transpercé son côté d’un coup de lance. Par ces ouvertures, il m’est facile de goûter et de voir combien le Seigneur est doux ». Voici que, par la Croix, nous pouvons librement nous tourner vers Dieu.
Un seul et le même pour tous a été trahi et livré, jugé et condamné, juste par des injustes. Un seul a subi pour tous la flagellation, la couronne d’épines et le manteau pourpre. Ils ont tiré au sort son vêtement et l’ont abreuvé de vinaigre. Il a été percé au côté pour faire jaillir un torrent de miséricorde. « De son sein coulent des fleuves d’eau vive ». Oui cette Passion qui est une passion d’amour est assez puissante pour abolir tous les genres de péchés.
Le Christ prend sur lui l’universelle misère humaine et c’est à travers elle qu’il nous ouvre un accès au Père. Il rejoint dans sa passion tous les hommes, ceux qui se croient abandonnés par Dieu, ceux qui ne le connaissent pas, ceux qui le rejettent pour leur offrir le salut. Nous contemplons l’Église née du côté du Christ endormi sur la Croix offrant ce salut puisé à sa source.
Comme une épouse, l’Église par la voix de chacun d’entre nous répond au Christ en le priant pour tous les hommes. Élargissons notre prière aux dimensions du monde avant de vénérer le bois qui a porté le salut du monde et qui devient pour tous les hommes et pour chacun d’entre nous comme un pont pour nous permettre de sortir de notre enfermement, de notre violence, de nos passions. Oui rien ne peut nous séparer de l’amour du Christ auquel nous sommes invités à communier par tout nous-même.