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Saint Bernard de Clairvaux, homélie du P.Abbé Vladimir

« Que votre lumière brille devant les hommes »

Chers Frères et Sœurs,
Aussi bien l’Évangile de ce jour de fête que toute la liturgie de cette solennité nous montrent saint Bernard comme source de lumière et de sagesse. Il y est comparé à la lampe qui brûle et qui éclaire ce qui nous fait demander au Seigneur de refléter de manière vivante la clarté qui rayonne de ce serviteur de Dieu.
Tout cela nous est-il dit encore vient de ce que notre saint a su reconnaître dans le secret la force et l’intensité de la présence du Seigneur Jésus.
C’est donc cette reconnaissance, ce discernement que nous aspirons à recevoir de lui. Nous aussi le Seigneur vient nous visiter, dans un monde si différent du douzième siècle, un monde d’où Dieu pourrait sembler parfois absent mais où il est comme à tous les temps partout présent. Jésus, le sauveur, Verbe fait chair vient avec la même insistance, avec la même assiduité pourrait-on dire pour célébrer ses noces avec l’humanité.
« De tout mon cœur, je te cherche » avons-nous chanté dans le psaume. Dans un sermon pour la fin de l’année liturgique, Bernard nous donne comme la recette de cette recherche. « Toute notre méditation se résume dans le Christ. . . Plaçons le comme un sceau sur notre cœur. . . Ouvrons lui pour ainsi dire les bras d’un amour qui réponde au sien ».
Nous le cherchons mais c’est lui qui vient nous visiter le premier, gratuitement, sans aucun mérite de notre part. Notre recherche n’est qu’une réponse à cette visite. C’est une des grandes découvertes de saint Bernard, ce que certain on appelé une révolution copernicienne que nous sommes visités par le Sauveur comme dans une valse à trois temps. Il est venu à la plénitude des temps lorsqu’il a marché sur les routes des hommes pour leur enseigner la loi nouvelle de l’amour et c’est le premier temps. Il viendra à la fin, point oméga qui récapitule tout en lui et veut rassembler toute l’humanité et c’est le deuxième temps. Mais dans un troisième temps, voici qu’il vient dans le secret, à cause de cette étrange affinité de l’âme avec le Verbe qui nous permet non seulement de respirer dans l’espoir du pardon mais d’aspirer aux noces avec le Verbe ».
Chers Frères et Sœurs,
S’il vient ainsi, « suivons-le comme le dit encore saint Bernard par l’empressement humble et attentif de notre manière de vivre ». Il y a là comme un résumé de ce que saint Bernard appelle notre Ordre, c’est à dire notre manière de vivre. Notre vie et toute vie chrétienne est une humble attention à Dieu qui vient dans l’humilité, dans l’abaissement, dans la pauvreté. La voie de la sainteté, c’est, en premier, d’accueillir notre humilité, notre abaissement et notre pauvreté pour pouvoir découvrir le Christ dans l’abaissement et la pauvreté de nos frères les hommes. Comment pourrions nous le faire sans en avoir l’expérience. La voie de la sainteté, notre ordre dirait saint Bernard, c’est la paix, la joie dans l’Esprit Saint, dans ce qui dure et non dans l'éphémère.
Notre ordre, c’est la croix du Christ en qui tout cela est transfiguré. Et lui qui pour le moment est caché dans notre cœur jaillira tout entier pour nous transformer tout entier en nous configurant à son corps glorieux.

Que notre lumière brille devant les hommes