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Jour de Pâques, homélie du P. Abbé Vladimir Gaudrat

Chers Frères et Sœurs,

Voici qu’en ce matin, nous sommes avec Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait en train de courir vers le tombeau. Il s’est passé quelque chose et ils courent pour découvrir quoi puisque Marie Madeleine leur a donné ce message inquiétant : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé ». Et l’autre disciple puis Pierre arrivent au tombeau même si c’est dans l’ordre inverse qu’ils vont y entrer l’un après l’autre disciple. Ils voient alors les linges posés à plat et le suaire roulé à part à sa place.

Marie Madeleine a vu le tombeau vide et malgré tout son amour elle ne croit pas encore. Il faudra que le ressuscité l’appelle par son nom pour qu’elle s’ouvre à sa présence. De Pierre, il n’est rien dit. Luc dans l’Évangile que nous avons entendu cette nuit, nous dit qu’il s’en retourné chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé. En dernier lieu, l’autre disciple entre et nous dit l’Évangile, il vit et il crut. Derrière l’apparente simplicité de cette phrase se cache un mystère. Sa foi ne nait pas de la stricte matérialité de ce qu’il voit puisqu’il ne se passe rien de semblable pour le moment, ni pour Marie Madeleine, ni même pour Pierre. Eux voient et ne croient pas encore. Il nous faut penser pour ce disciple aimé à un double regard. Avec les yeux de la chair, l’autre disciple ne voit qu’une absence radicale. Aves les yeux de la foi, il voit que ce tombeau vide est le signe non seulement de la résurrection mais de la présence du ressuscité. Ce mystère est toujours le même pour nous. C’est uniquement par la foi que nous entrons en communion avec le ressuscité. Nous avons certes le témoignage des Écritures comme celui que nous avons entendu comme première lecture dans les Actes des Apôtres. « Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. . . Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés ». Nous avons aussi le témoignage de tous les saints qui nous ont précédés et qui nous montrent de manière presque palpable la vie nouvelle que le ressuscité offre à tous les hommes. Mais c’est la foi qui est un don de Dieu, la foi de notre baptême qui nous met en communion avec le ressuscité.
Le tombeau vide est ce qui convient le mieux à notre foi comme une invitation sans cesse renouvelée à nous ouvrir à cette grâce pour qu’elle grandisse. Cette foi n’est pas seulement une connaissance, elle est aussi un engagement à marcher sur les pas du ressuscité, elle est une foi agissant par la charité qui nous fait voir les pas du ressuscité aujourd’hui dans notre monde, qui nous fait discerner le visage du Ressuscité sous le visage des hommes en particulier les plus pauvres come le dit Saint Benoît dans sa Règle.
Demandons au Seigneur de faire grandir notre foi afin qu’elle soit la source d’un témoignage contagieux pour les hommes.