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Fête de la présentation de Jésus au Temple, homélie du P. Abbé Vladimir

Chers Frères et Sœurs,

Comme toute la liturgie nous le dit, la fête que nous célébrons aujourd’hui est celle de la lumière. Dans le temple, Syméon reçoit l’enfant dans ses bras et le reconnait comme la lumière des nations. Cette lumière que nous avons reçue, qui nous est partagée, celle que nous nous sommes transmises, nous sommes entrés dans cette église en la portant symboliquement car elle nous unit et nous met en mouvement. Cette lumière nous l’avons reçue au baptême mais ce n’est qu’ensemble, dans la communion et en allant de l’avant que nous pouvons nous laisser éclairer par elle. Et pourtant si l’on peut s’exprimer de cette manière, il y a lumière et lumière. On ne peut fixer le soleil trop longtemps sans devenir aveugle. Il y a la lumière qui éblouit et celle qui, adaptée à notre faiblesse nous éclaire et nous permet de discerner ce qui nous entoure. Il y a aussi la vraie lumière et la fausse lumière. C’est ce que disaient déjà les Pères du désert de manière très forte dans ce court récit : « Le diable, transformé en ange de lumière, apparut à un frère : « Je suis l’ange Gabriel, lui dit-il, et je suis envoyé vers toi ». Le frère lui répondit : « Es-tu bien sûr de n’avoir pas été envoyé vers quelqu’un d’autre ? Car moi, je ne suis pas digne de recevoir la visite d’un ange ». Aussitôt le démon disparut ». Ce n’est que dans l’humilité que nous pouvons recevoir et transmettre la lumière de Dieu car c’est ainsi qu’elle est venue jusqu’à nous.
Aujourd’hui la lumière divine se manifeste dans et comme un petit enfant présenté par ses parents pour se conformer au rite de la loi. C’est ainsi que Syméon et Anne le reconnaissent à travers le voile du mystère qui est aussi celui de la chair. Comme le dit la lettre aux hébreux : « Puisque les enfants des hommes ont en commun le sang et la chair, Jésus a partagé, lui aussi, pareille condition . . . Car ceux qu’il prend en charge, ce ne sont pas les anges, c’est la descendance d’Abraham ».
Chers Frères et Sœurs,
En ces temps de trouble et de scandales qui défigurent l’église, laissons nous rejoindre par la lumière de cet enfant. Chantons avec le prophète :
« Seigneur, je n’ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux,
Mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère.
Attends le Seigneur, Israël, maintenant et à jamais ; »
Il viendra sans tarder et nous le reconnaitrons à la fraction du pain qui est tout à la fois signe du partage et sacrement de la communion.