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Fête du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ, homélie de frère Bartomeu.

Chers frères et sœurs, chaque dimanche, Jour du Seigneur, nous célébrons l’eucharistie comme le Seigneur nous a dit de le faire en mémoire de lui (Lc 22,19 ; 1 Co 11,24-25). Nous la célébrons même chaque jour, en faisant alors en quelque sorte de notre vie un dimanche continu.
Et voici qu’aujourd’hui nous nous arrêtons pour comprendre mieux ce qu’est cette « nourriture inconnue de nos pères », comme la manne que le Seigneur avait donné dans le désert, ce chemin du peuple d’Israël dans le désert qui est l’image de notre vie.
Et c’est dans l’Évangile selon saint Jean – celui qui pourtant ne nous a pas reporté la cène où Jésus a institué l’eucharistie – c’est dans cet Évangile que Jésus nous explique longuement quel est ce pain qui est descendu du ciel, ce pain qui n’est pas comme celui que les pères ont mangé : « Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »
Nous venons d’entendre la lecture de la conclusion de ce discours de Jésus après la multiplication des pains et des poissons de l’autre côté du lac de Tibériade. « Moi – nous a-t-il dit –, moi je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »
Et aux Juifs qui se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. »
Comme nous le lisons dans la lettre de saint Paul aux Galates, « nous tous que le baptême a unis au Christ, nous avons revêtu le Christ » (Ga 3,27). Et voici que nous qui par le baptême avons revêtu le Christ, lorsque par l’eucharistie nous mangeons sa chair et buvons son sang nous demeurons en lui, et le Christ demeure en nous.
Mais encore ce n’est pas un pain que nous mangeons chacun pour son compte. L’apôtre Paul nous l’a dit : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain. » Cette communion au sang du Christ, cette communion au corps du Christ fait un seul corps de la multitude que nous sommes, car nous avons tous part à un seul pain.
Voici ce que nous revivons chaque dimanche, ce que nous revivons chaque fois que nous célébrons l’eucharistie. Puissions-nous dire, comme l’apôtre Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga 2,20).