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Dimanche de Pentecôte, homélie du P. Abbé Vladimir 

« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui, et, chez lui, nous ferons une demeure ».
Chers Frères et Sœurs,
Le mystère que nous célébrons aujourd’hui selon les mots même de la liturgie est un mystère intérieur malgré l’abondance des phénomènes extérieurs que les Actes des Apôtres nous racontent. Bruit, violent coup de vent, langues de feu, parler en langues ne sont que des signes d’un mystère caché qui se passe à l’intérieur du cœur de l’homme, mystère d’autant plus grand qu’il ne se voit pas au premier regard. Il ne faudrait pas en célébrant cette fête se centrer sur les signes et négliger la réalité. Dieu ne demeure pas dans des constructions matérielles mais dans le secret du cœur de l’homme. L’Esprit Saint nous a été donné au plus intime de nous même comme à toute l’Église, l’Esprit Saint est ce défenseur qui est pour toujours avec nous, il fait de nous des fils et c’est en lui que nous pouvons nous tourner vers le Père en l’appelant Abba, Ce que nous célébrons aujourd’hui c’est l’Esprit qui nous est donné pour que nous devenions des fils à la manière du Fils Unique, habités par l’amour du Père et du Fils et nous aimant les uns les autres de ce même amour.
Car il ne faudrait pas s’imaginer que ce mystère de transformation intérieure qui nous unit les uns aux autres ne s’accompagne plus de signes. Écoutons ce que saint Bernard dit aux moines de Clairvaux à ce sujet : « Au commencement, l'Esprit Saint invisible manifestait sa venue par des signes visibles, il fallait qu'il en fût ainsi, mais aujourd'hui, plus les signes sont spirituels, plus ils conviennent à leur nature, plus ils semblent dignes de lui ». L’Esprit Saint s’accompagne des signes qui nous conviennent et conviennent à chaque période pour nous aider à mieux inviter tous les hommes à entrer dans l’amour du déjà Père. Car nous sommes envoyés comme les apôtres l’on été par le Christ qui leur donne déjà son Esprit au soir de la résurrection. « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ».
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole . . . Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles ».
Chers Frères et Sœurs,
Quelles que soient les époques, les signes et les dons de l’Esprit sont ceux qui manifestent le mieuxs que nous sommes des fils, attentifs à la parole, la gardant pour se laisser modeler par elle, tendant de toutes leurs forces vers le bien et la communion dans l’amour. « Quant au bien, qu'est-ce que le Saint Esprit opère en nous pour nous le faire faire ? Il nous avertit, il nous meut, il nous instruit. Il avertit notre mémoire, il instruit notre raison, il meut notre volonté » dit encore saint Bernard. Laissons nous conduire par l’Esprit vers toujours plus de communion. Et nous ne pouvons le faire sans lui car grandir dans la vie divine des fils, vie de communion qui vient jusqu’à nous, c’est garder les commandements pour aimer l’autre comme nous même, comme le Christ l’a aimé jusqu’à donner sa vie pour lui. Pas de communion sans don, pas d’amour sans service, pas de fils qui ne soit pardonné pour pardonner à son tour. Demandons en ce jour à l’Esprit de nous avertir, de nous instruire, de nous mouvoir, de nous redresser alors que nous sommes courbées pour que nous puissions nous tourner vers le Père et les uns vers les autres. Alors nous pourrons offrir des signes du Royaume, cette communion qui vient.