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Dimanche des Rameaux A, homélie du Père Abbé Vladimir

Chers Frères et Sœurs,

Voici que nous étions avec le sauveur sur les pentes du mont des Oliviers. Le prophète Zacharie avait annoncé qu’aux derniers temps, les pieds du Seigneur se poseraient sur le mont des oliviers qui fait face à Jérusalem à l’Orient et que celui-ci se fendrait pour devenir une immense vallée[1]. Mais Zacharie prophétisa aussi comme le rappelle le texte de Mathieu que nous venons d’entendre: « Exulte avec force, fille de Sion ! Crie de joie Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi. Il est juste et victorieux, humble, monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse [2]». Au début de cette célébration,  nous sommes descendus avec des cris de joie accompagnant notre Roi et notre Dieu, en union avec toute l’Église pour célébrer le salut et la réconciliation, pour en faire mémoire puisqu’aucun des évènements de la Passion du Christ n’est pour nous sans sens ni efficacité.

Nous contemplons Celui que l’Écriture appelle le plus beau des enfants des hommes. Ici on l’acclame : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ». Là son âme est triste à en mourir : « Mon Père, si cette coupe ne peut passer sans que je la boive, que ta volonté soit faite ». Là encore, les foules réclament sa mort, les soldats crachent sur lui, les passants l’injurient lorsqu’il est sur la Croix ; jusqu’au deux crucifiés avec lui qui l’insultent.

Ici, on le reçoit dans Jérusalem comme le roi juste et sauveur ; là il en est chassé comme un criminel et un imposteur. Mais il est bien du commencement à la fin Un et le Même, Notre Dieu, le Verbe fait chair, le Fils bien aimé, venu chercher la brebis perdue et malade pour la prendre sur ses épaules.

Saint Paul nous a décrit cela avec d’autres mots dans la lettre aux Philippiens : « Le Christ Jésus ayant la condition de Dieu s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la Croix ». Et pour nous apprendre que l’on descend par l’élèvement et que l’on monte par l’humilité[3], il est Roi sur un petit âne symbole de paix et il resplendit jusqu’à aujourd’hui du haut de la croix.

Seigneur Jésus que ton visage apparaisse glorieux ou humilié, toujours on y voit luire la sagesse, dans les tristesses comme dans les joies. Tu es la joie et le salut de tous qu’ils te voient monté sur l’âne ou suspendu au bois de la croix.

En célébrant ta Passion qu’elle soit pour nous un exemple. Fais nous bruler du même désir que toi du salut de tous, de la réconciliation de tous, du partage et de la communion avec tous.

Exultons de joie avec Jérusalem. Beaucoup de voix se font entendre pour parler de division, de différences irréconciliables, de guerres et de haine. Écoutons encore ce que Zacharie avait annoncé après t’avoir montré humble, monté sur un âne : «  L’arc de guerre sera retranché. Il annoncera la paix aux nations [4]» En te contemplant défiguré en ces jours, faisons résonner dans notre chair toutes les souffrances des hommes.


[1] Zacharie 14, 4

[2] Zacharie 9, 9

[3] Règle de Saint Benoît 7, 7

[4] Zacharie 9, 10