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Fête du Baptême du Seigneur, homélie de frère Bartomeu

 

Isaïe 42, 1-4.6-7 — Actes 10, 34-38 — Matthieu 3, 13-17

Chers frères et sœurs, la fête d’aujourd’hui est comme l’aboutissement de la fête de Noël et de celle de l’Épiphanie, même s’il y en aura encore une der-nière, non moins importante : la Présentation du Seigneur au Temple, le 2 février.
Aujourd’hui ce ne sont plus les anges qui annoncent aux bergers la bonne nouvelle qu’un Sauveur nous est né, qui est le Christ, le Seigneur (Luc 2,9-11). Ce n’est plus une étoile qui guide les mages venus d’Orient jusqu’à Bethléem se prosterner devant le roi des Juifs qui vient de naître (Matthieu 2,1-11). C’est l’Esprit de Dieu qui descend comme une colombe et vient sur lui, et des cieux une voix dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie. »
Ces paroles sont un écho de celles du prophète Isaïe que nous avons entendues dans la première lecture : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. » Ce que nous confirme un autre passage de l’évangile selon saint Matthieu, où l’évangéliste nous dit : « Ainsi devait s’accomplir la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voici mon serviteur que j’ai choisi, mon bien-aimé en qui je trouve mon bonheur » (Matthieu 12,17-18).
Les expressions « …en qui je trouve ma joie », « …qui a toute ma fa-veur », « …en qui je trouve mon bonheur », dans ces différents textes, tradui-sent en fait toutes la même idée, veulent exprimer les sentiments du Père pour son Fils bien-aimé et nous manifestent ainsi qui est celui qui est « venu de Galilée jusqu’au Jourdain auprès de Jean, pour être baptisé par lui », « Jésus de Nazareth, à qui Dieu a donné l’onction d’Esprit Saint et de puis-sance » – comme nous avons entendu Pierre le dire à Césarée.
Or le baptême de Jésus par Jean annonçait le baptême de celui qui al-lait baptiser « dans l’Esprit Saint et le feu ». « Moi – disait Jean –, je vous bap-tise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » (Matthieu 3,11).
Et un jour Jésus dira : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » (Luc 12,49-50). C’est que le baptême de Jésus dans le Jourdain était un sacrement qui an-nonçait sa mort et sa résurrection et qui en même temps préfigurait notre propre baptême en son nom (cf. Actes 2,38 ; 8,12.16 ; 10,48 ; 19,5 ; 22,16), car c’est aussi de nous qu’il s’agit lorsque Jésus est baptisé par Jean dans le Jourdain et que la voix du Père dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie. »
La prière au commencement de cette liturgie résumait ce que nous cé-lébrons aujourd’hui en disant : « Dieu éternel et tout-puissant, quand le Christ fut baptisé dans le Jourdain, et que l’Esprit Saint reposa sur lui, tu l’as désigné comme ton Fils bien-aimé ». Et – en passant alors de lui à nous – la prière demandait : « accorde à tes fils adoptifs, nés de l’eau et de l’Esprit, de se garder toujours dans ta sainte volonté. » Nés de l’eau et de l’Esprit, nous sommes devenus fils adoptifs avec celui qui est le Fils bien-aimé et nous sommes les « hommes qu’il aime », comme le chantaient les anges (Luc 2,14). Et c’est en notre condition de fils adoptifs nous demandons qu’il nous garde toujours dans sa sainte volonté, afin qu’en nous aussi il trouve sa joie, avec celui qui est son Fils bien-aimé.